De cette furieuse envie
... de se fondre dans le décor...?
Alors que le temps passe de plus en plus vite, que j'ai du mal à tout remettre en état, dans le monde virtuel que j'ai créé et dans ma vraie vie, une petite voix se fait de plus en plus présente...
– Dis Quichottine, pourquoi ne participes-tu pas plus activement aux jeux que tu proposes toi-même à la Petite Fabrique ? Dis, pourquoi ?
Voix insistante, reproches vifs et si justement mérités...
– Dis Quichottine, pourquoi ne participes-tu pas plus activement aux jeux que tu proposes toi-même à la Petite fabrique ? Dis, pourquoi ?
Pourquoi, parce que c'est moi, serais-je plus présente qu'autrefois ?
– Dis Quichottine, pourquoi ne participes-tu pas plus activement aux jeux que tu proposes toi-même à la Petite fabrique ? Dis, pourquoi ?
Cet ostinato lancinant me réveille la nuit.
Trois participations en tout et pour tout... Trois seulement, en temps et heure. Voyons, cela fait combien de temps que je me suis inscrite ici ? ...
Le 16 décembre 2009...
Un peu plus d'un an, c'est peu... mais assez pour que je puisse avoir honte de ne pas y avoir écrit d'avantage.
Quelques articles pour la communauté sur mon blog, vingt-deux... Est-ce si peu ? Est-ce beaucoup ?
D'autres font davantage... Je sais que je me régale à les lire, à les commenter ici depuis que je me suis proposée pour assurer l'intérim, pour que la Petite Fabrique d'écriture, si différente de bien d'autres communautés, ne meure pas.
Cependant...
Il m'arrive de plus en plus d'avoir envie de me fondre dans le décor, de disparaître comme d'autres, dans ces grands trous noir obéiens qui engloutissent tant de mots, d'images...
– Qu'y ferais-tu ? Tu sais bien que ceux qui partent ainsi ne reviennent jamais vraiment.
Qui sait ? Peut-être y retrouverais-je ceux que j'ai tant aimés et qui me manquent aujourd'hui... Tous ceux qui ne sont plus là mais dont les mots me hantent encore tant ils étaient proches de ce que je ressens ?
Imaginez ce qui se passerait si je pouvais traverser le mur que représente mon écran entre vous et moi, entre le virtuel et le réel ?
Je pourrais mieux vous connaître, peut-être, au lieu de ne voir en vous que les mots que vous déposez, ici ou là...
Qui sait ? Vous seriez peut-être contents de me voir, déçus peut-être aussi. Le virtuel permet tant !
Je pourrais être un vieil homme ronchon ou au contraire une adolescente malicieuse et taquine ?
M'inventer autant de personnages différents que d'adresses sur la Toile ?
– Le pourrais-tu vraiment ?
Je ne sais... Je crois que les personnages que j'invente sont dans les histoires que je raconte, je n'ai pas besoin d'autre chose.
– Et alors, aujourd'hui ?
Tu vas encore avoir détourné la consigne pour seulement parler de toi et de tes doutes, de tes moments de découragement ?
Tu es tout à fait hors-sujet !
Qui sait ? Peut-être était-ce seulement un prologue à vos histoires à venir, une explication pour ceux qui s'interrogent, juste des mots pour vous remercier d'être là.
– Et maintenant ?
Maintenant ? Tu m'as vu, le long de ce mur, chez Marlène ?
Je regardais la nuit, j'imaginais l'allumeur de réverbère se transformant en allumeur de soleil...
C'est à ce moment-là que j'ai eu envie aussi de me fondre dans le décor.
Le mur, qui m'écoutait sans rien dire, m'a enveloppée dans ses bras pour me protéger des pensées du monde du "trop". Il m'a murmuré des mots doux, tous ceux qu'il avait entendus pendant sa longue, très longue vie de mur. Il y en avait beaucoup...
Et moi, je suis là, désormais, quelque part, à l'écouter.
Bientôt, je reviendrai.
...
Quichottine
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