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27 mars 2014 4 27 /03 /mars /2014 22:59

Le Bistrot de l'Atelier

Tina Cuvière

Dans la nuit de lundi à mardi, l'atelier du célèbre sculpteur Adula Py a été cambriolé. Curieusement, une seule œuvre a été dérobée représentant une femme attablée à un bistrot. Il s'agit d'un bronze dédié à la danseuse Tina Cuvière de l'Opéra de Paris disparue il y a maintenant une cinquantaine d'années.

Le sculpteur s'étonne de ce vol car personne n'était au courant de son projet, hormis les techniciens qui ont travaillé avec lui.

Affaire à suivre.

 

Vol d’œuvre d'art

La sculpture dérobée à l'atelier d'Adula Py a été retrouvée mardi vers seize heures devant un immeuble récemment rénové.

L'artiste a été prévenu aussitôt et s'est déplacé pour vérifier son état. Tout était heureusement parfait. Aucune dégradation.

Comment la statue est-elle arrivée là ?

Personne dans le voisinage n'a rien vu, ni entendu : l’œuvre est seule sur le trottoir devant l'immeuble et semble regarder les passants étonnés.

L'enquête se poursuit.

 

« Tu aurais pu m'appeler, je m'inquiétais, j'ai failli appeler la police, qu'est-ce que tu as fait tout ce temps ?

Je me suis promené en ville, j'ai rencontré des gens que je ne connais pas qui parlaient de la statue et je les ai écoutés.

C'est vrai que c'est une drôle d'histoire, tu en sais davantage ?

On raconte que Tina Cuvière retrouvait ici en secret son amant à l'époque où il y avait là le « Bistrot de l'Atelier », il est parti faire une guerre et il n'est jamais revenu à ce qu'on a dit, elle est restée célibataire.

Triste histoire, mais ça n'explique pas pourquoi ta statue s'est retrouvée là-bas... »

 

Épilogue dans l'affaire de la statue

La mairie a gracieusement prêté un camion pour transporter la statue sur la nouvelle Place de l'Atelier. Bien que ce ne soit qu'à quelques mètres de là, il a fallu quatre hommes pour la déplacer.

Sur la façade de l'immeuble, les artistes-tagueurs s'étaient approprié l'espace depuis plusieurs jours et Madame Tina Cuvière se trouvait dans un bel environnement coloré.

Bizarrement, dans un coin, on pouvait lire « maudite soit la guerre ».

La foule est venue nombreuse à l'inauguration de la place et à la découverte de la statue. Les élèves de l’École Élémentaire ont donné une représentation très applaudie.

Monsieur Adula Py interviewé a déclaré être ravi de l'emplacement choisi par la mairie pour sa statue.

 

(La mention « Maudite soit la guerre » figure sur le monument aux morts de Gentioux dans la Creuse)

Pasfrévin
27/03/2014

 

 

http://lesvoyagesdedamemarmotte.over-blog.com/

(consigne du 28 avril au 12 mai 2009)
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20 février 2014 4 20 /02 /février /2014 19:45

Consigne du 17 au 31 mars 2009


Provocation


Sous les feuilles humides de ce matin d'automne, une fourmi noire se faufile en respectant l'intervalle avec la précédente comme elle l'a toujours fait depuis sa naissance. Elle suit cette trace invisible, parfumée et indescriptible en ayant peu conscience des émanations chimiques qu'elle exhale.

Qu'importe, elle suit son petit bonhomme de chemin tournicotant dans le bois, puis sur le goudron et l'herbe transportant quelque morceau d'insecte ou de brindille jusqu'à son cyprès tout près de la cabane à roulettes. Elle se soucie peu de ses voisines rouges affairées elles aussi près du cyprès voisin. Elle grimpe sur ce tronc accidenté, creux et bosses pour rejoindre les autres fourmis plus haut avant de redescendre plus légère et effectuer son travail inlassablement jusqu'à la tombée de la nuit.

Ce matin, elle chemine en suivant la trace encore parfumé de la veille et reprend ses recherches. Cet automne sent bon et les récoltes sont bonnes.

En fin de matinée alors qu'elle entreprend une énième remontée, elle est stoppée par une planche en bois qui vient d'être posé entre les deux arbres. Elle avance sur cette autoroute derrière sa congénère intrépide.

Au milieu de la planche, ça chauffe, c'est un vrai champ de bataille, les fourmis noires et rouges se jettent les unes contre les autres en mordant tout ce qu'elles peuvent, les cadavres et les fourmis déséquilibrées dégringolent au sol dans un grand affolement rouge et noir. Qui va gagner cette lutte acharnée ?

Ni les noires, ni les rouges !

Sur les injonctions de sa femelle, le mâle de la cabane à roulettes retire la planche qui unie les deux cyprès, tout penaud alors qu'elle crie encore en le traitant de tous les noms et même d'assassin : Ouh là là ! Ça chauffe aussi de ce côté-là !


Pasfrévin

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20 février 2014 4 20 /02 /février /2014 19:43

consigne du 14 au 29 avril 2009.

 

Hot tango


La musique démarre, ils sont à un mètre l'un de l'autre, face à face, les yeux dans les yeux, le bras droit levé, main élégante, une jambe en avant, l'autre tendue jusqu'à la pointe, main gauche derrière la taille.

Ils avancent à présent l'un vers l'autre et entament leur pas de deux maîtrisé jusqu'à l'extrémité des ongles selon les codes qu'on leur a inculqués depuis des années.

Ce n'est pas la première fois qu'ils dansent ensemble, ils se connaissent depuis qu'ils sont adolescents et s'apprécient pour leur sérieux, leur assiduité et leur patience, il a fallu répéter tant de fois ces gestes. Dorénavant il faut les interpréter, c’est à dire oublier toute la technique et ne penser qu'à la danse et à la musique.

Qu'y a-t-il de changé aujourd'hui ? Elle en robe blanche à volant doublé d'un jupon en tulle, salomés assorties, chignon bas et petit ruban blanc, c'est vrai qu'elle est jolie ! Lui en costume noir et gilet gris est encore plus gracieux que d'habitude.

Ils ne sourient pas, cela ne se fait pas, ils sont au contraire très sérieux, le regard profond et les gestes sûrs. Pourtant il se passe quelque chose que personne ne voit, mais que le public ressent inconsciemment : les regards sont plus pénétrants, les mains sont électriques, les tissus se frôlent et s'enroulent, deviennent moites près du buste, des micro perles de sueur brillent sur les fronts, les bassins sont collés, les jambes se croisent plus loin, les têtes se penchent dans le prolongement des bustes, ils se séparent en rythme pour se retrouver plus vite.

Pourquoi les phéromones de ces deux-là sont-elles aujourd'hui plus actives ? La musique allant prestissimo s'est arrêtée laissant le couple immobile dans la posture prévue pour ce final. Ils se relèvent, se séparent un instant puis se jettent dans les bras l'un de l'autre hors d'haleine, ravis d'avoir rempli leur contrat. Leurs yeux se croisent encore, pourront-ils redanser ainsi ? La magie-phéromone opérera-t-elle à ce point lors d'un prochain concours ?

Le public silencieux et tendu a compris l'alchimie et se libère en un tonnerre d'applaudissements et de joyeux bravos tandis que les danseurs saluent essoufflés et surpris.


Pasfrévin

http://lesvoyagesdedamemarmotte.over-blog.com/

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21 décembre 2009 1 21 /12 /décembre /2009 11:54

Laisse-les dire

 

Tu as très bien fait de faire ce que tu as fait.
Bien sûr, il y en a qui vont y trouver à redire. Laisse-les s'éparpiller en commentaires, plus ou moins anxieux, plus ou moins bienveillants...
Cela n'a aucune importance.
Evidemment, les enfants vont se faire du souci, penser que le choc t'a ébranlée, que tu es en train de suivre mes traces... cela non plus, ce n'est pas grave.
Tu as très bien fait de faire ce que tu as fait, de suivre l'élan spontané qui t'a conduite à déposer là, sous le sapin, ma paire de vieux chaussons en laine. C'est exactement la place qui leur convient, et tant pis pour ceux à qui ce geste ne plaira pas.
Je ne suis pas là pour les porter, et alors ?
Est-ce une raison pour m'exclure de la fête ?
Dois-je disparaître de vos souvenirs juste parce que je ne suis plus en vue ?
Laisse sous le sapin ces chaussons, et cesse de te ronger les sangs sur ce que les autres vont en penser.
Ils ne dérangent personne, après tout ? Ou plutôt, ils ne dérangeront que ceux qui te croiront dérangée, mais nous savons bien, toi et moi, que ce n'est pas le cas.
Ces chaussons sont là parfaitement à leur place.
Je ne vous ai pas quittés. Je suis toujours là, près de vous, et même avec une qualité et une intensité de présence qui vous souffleraient si vous n'étiez pas focalisés sur mon "absence" comme une bourriche d'huîtres arrachées à leur piquet. Je n'ai jamais été aussi présente que maintenant que vous me dites tous "absente". Je suis avec vous nuit et jour, dans vos coeurs, dans vos consciences. Je vous entends, je vous parle et ceux d'entre vous qui voudront m'écouter m'entendront.

 
Voilà. C'est l'étrange cadeau que je vous dépose ici pour vous, sous le sapin, dans mes chaussons, ce Noël, à travers ton geste.
Comprenne qui pourra.
Laisse parler ceux qui auront des remarques à faire. Leur réaction est normale. Toi-même, n'as-tu pas eu du mal à te rendre à l'évidence de ce que tu avais ressenti ?
Un jour, s'il est temps pour eux, ils comprendront à leur tour.

 
Puisque tu es à l'heure actuelle ma seule interlocutrice, dis-leur de ma part, je t'en prie, que je suis bien arrivée à destination, que je ne souffre plus, que je vous aime et vous embrasse tous, que je vous attends ici heureuse, sereine et sans impatience.
La mort n'est rien.
Rien qu'un rideau de roseaux sauvages posé sur l'horizon pour mieux vous protéger de sa très grande lumière.

 

 

Ptitsa

http://graines-d-esperance.over-blog.com

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20 décembre 2009 7 20 /12 /décembre /2009 09:55

Moi, mes souliers ,je les veux avant tout confortables.

Certes, je veille aussi à leur esthétique , mais leur qualité première, c'est que j'y sois bien dedans

car si l'on est mal chaussé, la journée s'envole en fumée et tous les moments que l'on vit sont vides de sens et de bonheur.

L'autre jour, j'allais au marché dans la petite ville à côté de chez nous et je passe devant l'unique marchand de souliers et l'envie me prend de regarder la vitrine, sait-on jamais? L'hiver, c'est plus difficile de se chausser quand on a des pieds trop sensibles..Je vois une paire qui semble me convenir...Je rentre donc..Je les essaie...La douleur me contracte, pourtant , c'est bien la bonne taille mais la forme n'est pas adaptée à mon pied...Je regarde les autres chaussures offertes à mon regard...Tiens, celles-ci, là sur l'étalage,elles sont larges et pratiques à enfiler: de faux lacets et une fermeture éclair sur le côté ...oui mais, elles ont un look un peu jeune..J'hésite..bon je peux toujours les essayer....Merveille ! J'y suis comme chez moi..j'y suis comme dans des pantoufles...Comment résister ? J'ai trouvé chaussures à mon pied..Je ne vais pas les laisser échapper...Depuis , chaque fois que je les prends, je ressens le même bien être...Ah ! Comme c'est bon d'être bien dans ses souliers! Comme c'est bon de trouver chaussure à son pied..

Gazou

http://gazou.over-blog.fr

 

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19 décembre 2009 6 19 /12 /décembre /2009 15:45

Les chaussures.

 

Dans les années 90 les chaussures spilboots ont vu le jour dans une contrée d’Irlande.

Elles étaient fabriquées dans un petit atelier sombre au bas d’une rue peu passante, par un vieux cordonnier farfelu : Monsieur Spill.

Elles avaient une signature particulière, un petit défaut de fabrication, pensé par leur créateur et qui faisait leur charme.

Ces chaussures étaient confortables, chaudes l’hiver ou fraiches l’été, la matière dont elles étaient faites s’ajuste au pied en une foulée ! Une vraie merveille !

Sitôt les premières paires vendues, leur renommée grandit, entraînant une foule de commandes.

Très peu d’entre elles furent fabriquées. On ne retrouva de Monsieur Spill que le chapeau qu’il ne quittait jamais, par  un matin brumeux, trouvé par un passant en haut d’une falaise surplombant la mer. Sa disparition fut un mystère jamais éclairci.

Il était  seul détenteur du secret de fabrication.

Leur rareté leur ont fait prendre une grande valeur !

Son atelier fut donc visité par des maraudeurs  qui tentaient d’en découvrir le secret.

Ils eurent beau tout retourner, fouiller…, rien ne fut trouvé !

Depuis ce jour, plus personne ne trouve chaussure à son pied ! Et Monsieur Spill devint une légende !

 

ANNE

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18 décembre 2009 5 18 /12 /décembre /2009 06:35

                Panoplie  de godasses

 

Elles sont toutes là, il n’y a que l’embarras du choix.

Un échantillon de couleurs, de formes, et pour tous âges…….

Sont présentées, comme sur «  un pied d’estale, »

de beaux escarpins aux couleurs douces, des mocassins,

a leur cotés un joli modèle vernis à talon haut, des bottes à lacets

pour toutes  femmes qui aiment être bien chaussées.

Différents modèles pour hommes, là aussi des mocassins à glands, des chaussures bateau, des souliers vernis, bottines, boots, rangers.

Posée sur ce meuble à tiroirs, une magnifique paire de «  pantoufles de vair » De délicieuses ballerines sortent de l’un d’eux, puis de doux chaussons fourrés pour les longues soirées d’hiver.

 Dans un autre tiroir, de charmants bottons en laine tricotée, lesquels s’enfileront sur les pieds de tous ces petits chérubins.

Et pour  ceux-ci, les plus   âgés, de petits bottillons à lacets, afin de bien  maintenir leurs chevilles.

Un peu plus au fond de la boutique, deux étagères ou se côtoient

Il va s’en dire, celles des sportifs ; des baskets, pataugas, chaussures de   foot,  de ski……..

S i l’on remontait  le temps, on pourrait y voir des galoches, brodequins, sabots de bois, socques, des  bottes à la hussarde, à l’écuyère…..

Une belle grande paire  de «  bottes de sept lieues » nous replongent dans notre enfance et cette histoire que nous avons tous lue, nous revient en mémoire.

Posées sur un immense pouf, celles de «  va-nu pieds »

Sandales, espadrilles, spartiates, tongs…..

Et puis dans un recoin, des modèles de tous horizons se mélangent 

babouches,   santiags, zori, paduka……….

 

Et si avec cela on ne trouve pas chaussures à son pied !!!!!!!!

 

 

                              Elise. 

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16 décembre 2009 3 16 /12 /décembre /2009 11:59

         

Il suffit de passer le pont


          « Je n’ai pas mis les bonnes chaussures ce matin », se disait-elle en boucle, comme pour se punir d’être ce qu’elle était devenue, d’être tombée si bas, tellement bas que sa détresse même ne lui semblait plus recevable. Elle avançait, le buste incliné vers l’avant, les muscles crispés, le souffle court, l’esprit désemparé, tout entier tenaillé par ce tourment unique : elle avait mal aux pieds !

               
            Cela avait commencé par un élancement rouge, sournois, insidieux, lancinant, localisé à l’extrémité de ses orteils. Au début, elle avait juste essayé de ne pas y penser, de marcher de façon différente en attaquant le sol avec le talon, en se faisant  plus légère … Mais bientôt, le reste du pied avait suivi. La plante du pied était devenue  brûlante, collante, prête à partir en lambeaux comme si elle marchait sur des braises. La douleur maintenant irradiait dans tout le mollet et remontait le nerf sciatique. Engoncée dans son manteau trop chaud pour la saison, elle se mit à transpirer. Elle avait mal au cœur, mal au dos, mal à la tête, mal aux dents… Son corps peu à peu, était devenu comme une grande flamme qui la dévorait toute entière ! Elle était au supplice ! Des larmes embuèrent sa vue, elle chercha un mouchoir que bien sûr, elle ne trouva pas !

               
              Pourtant, elle avait passé toute la veille à se préparer. Elle avait vainement cherché quelque chose qui pourrait convenir pour cet entretien d’embauche, mais elle avait tellement grossi ces derniers temps ! Elle avait donc acheté en catastrophe un pantalon et un pull en soldes sur le marché. Pour cacher sa misère, elle avait pensé que le manteau ferait l’affaire. Mais quand elle avait voulu trouver une paire de chaussures, elle s'était rendu compte que les seules qui pourraient convenir étaient ces bottines à talons oubliées par sa fille ! Elles étaient trop petites pour elle mais tant pis, si elle prenait le bus, elle n’aurait pas long à marcher ! Seulement voilà, la RATP avait déclenché une grève surprise et elle se retrouvait sur ce pont, prête à hurler, à la limite de vomir là, au-milieu de cette foule indifférente! Tout ça pour quoi ? De toute façon, elle n’y croyait plus aux entretiens d’embauche ! Elle était bien trop vieille, trop moche, trop grosse, trop défaitiste ! Elle n’avait pas encore ouvert la bouche que déjà, elle lisait dans leur regard, qu’elle ne ferait pas l’affaire ! Oui pour quoi et surtout pour qui ? Ils l’avaient tous abandonnée !


       
              Elle s’arrêta un instant à l’extrémité du pont. La lumière du matin balayait la surface du fleuve qui fumait par endroits. Au loin, une tendre buée enrobait tous les arbres. Elle se laissa absorber par la sérénité de l’eau  polie comme un miroir. Peu à peu, les battements de son cœur s’apaisèrent et un souffle d’air frais passa sur son visage. Les gens passaient derrière elle, mais elle n’en percevait que les ombres, obliques et sautillantes. Toute sa vie, elle aussi, elle n’avait été qu’une ombre ! Et si …Il lui sembla que l’eau l’appelait, lui caressait les cheveux, le front, comme sa mère quand elle était petite. Cela semblait si simple ! Elle se pencha, prête à basculer, lorsque soudain un chat noir se glissa entre ses jambes. Il était maigre et implorant. Son nez saignait et une de ses oreilles était déchirée. Ses yeux d’or semblaient comprendre son désarroi. Trois mois à peine et il savait déjà la dure loi du faible contre les forts !

 

 Distraite, elle se courba, caressa le chat qui se faisait de plus en plus pressant dans sa quête. Elle le prit dans ses bras et sans savoir comment, les mots lui vinrent dans un murmure, toute une litanie de petits mots niais, de ces sortes de mots qui surgissent soudain, presque sans les penser et que l’on dit pour l’autre tout autant que pour soi :

« Mon doux minet, mon roudoudou, ma petite perlotte, mon joli diable, mon chatounet, viens donc me dire tes misères ! Oh, mais toi aussi tu sembles mal en point et tu dois avoir faim ! Pauvre noiraud, en plus on ne doit pas être tendre avec toi, les gens sont si bêtes parfois ! Ah ! Mais ils ne t’ont pas raté! Fais-moi voir cette oreille un peu ! Tu t’es battu pour quoi dis-moi ? Une boîte de sardine déjà vide ? Ça te dirait si on s’en ouvrait une ? Une petite fête que pour nous deux ? Si ça se trouve, il me reste une boîte de thon ! »


Elle s’était mise à le bercer avec tendresse. Alors, le chaton confiant cala son museau déchiré dans le creux de son cou et se lova en ronronnant dans la chaleur de son manteau.


« Ah ! Mais tu es un malin toi ! Je crois que tu viens de réussir ton entretien d’embauche ! »


Alors, elle  arracha ses chaussures en riant et elle les balança par dessus le parapet, comme si elle venait de faire une bonne farce à la vie ! Puis, moitié courant, moitié dansant, elle repartit chez elle, sans se soucier du regard des passants.

 

 

Azalaïs

 

 

http://marge-ou-greve.over-blog.com/


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16 décembre 2009 3 16 /12 /décembre /2009 09:10

Mal dans mes talons.

 

 

Je n’ai pas mis les bonnes chaussures ce matin. A cause de Sam. Il a caché mes baskets, et je ne pouvais tout de même pas venir en tongs, ni en godiots de marche, j’aurais eu l’air fin ! Avec mes baskets j’aurais été à l’aise, elles sont fines, noires, avec une petite fleur dorée et elles sont bien assorties à mes robes légères. Mais Sam  n’était pas de mon avis, il me voulait féminine à croquer. Il a choisi une jupe froufroutante, un corsage appétissant et ces échasses sophistiquées qu’il m’a achetées pour mettre aux pieds.

Je suis là, près du buffet, à ne pas oser faire un pas. Je n’ai jamais appris à marcher avec des talons, je n’ai jamais appris l’élégance, à me tenir dans un salon. Moi, je suis fille des champs, j’aime courir dans les chemins, grimper sur les parois bien lisses, et quelquefois glisser sur les neiges du printemps.

Je prends en main une verre de vin, je grignote quelques toasts et je regarde Sam avec son beau costume qui se pavane parmi les huiles du canton. Ce déjeuner a de l’importance pour un projet qui lui est cher. Comme il a insisté, j’ai accepté de venir ; mais je me sens, près du buffet, comme une décoration de noël, un peu trop brillante, trop maquillée, un peu inutile en somme. Un gros monsieur, les yeux vitreux, ne cesse de me lorgner. Je bouge un peu les pieds mais ne sais pas où me cacher. Je vise plus loin un fauteuil et m’élance pour une approche. Par malchance je m’étale aux pieds de Sam, j’ai croché un pied de dame. Le nez sur le carreau j’admire la brillance des chaussures vernies de Sam. Je n’ose pas lever les yeux.

 

 

Polly

http://mpolly.over-blog.com


désolée de publier un vieux texte du fond de mes tiroirs, mais le temps ou l'inspiration...

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13 décembre 2009 7 13 /12 /décembre /2009 21:06

A quoi bon des chaussons !

 

 

A quoi bon des chaussons

D’aussi mignons chaussons

 

A quoi bon des bottines

De si petites bottines

 

A quoi bon des pantoufles

D’aussi grandes pantoufles

 

A quoi bon des savates

Si tant usées les savates

 

A quoi bon des godillots

Quand  trop lourds  godillots

 

A quoi bon des sandales

Si trouées  les sandales

 

A quoi bon des escarpins

Où encore des mocassins…

 

Aucun présent au-dedans

Des chaussures bien mises

Pas même une gourmandise

Pour  bébés sans aucune dent

 

Mamylilou

http://reveries.over-blog.net/

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