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15 février 2009 7 15 /02 /février /2009 11:26

Jeanne


C'était l'été de mes quatorze ans. Comme chaque année je passais les vacances chez ma grand-mère... c'était l'été de mes quatorze ans, premiers émois, premières envies, premiers désirs... la première fois aussi où je me retrouvais à ne pas gambader un peu partout, à sauter au dessus des barrières. Je me retrouvais assise dans le fauteuil rouge de mon grand-père celui qu'il aimait tant, celui qu'il avait tant aimé. Jambes repliées sous le menton entourés de mes bras je pensais... Je ne remarquais son regard inquiet, jusqu'à ce que n'y tenant plus par ce soudain changement son essuie à la main entre la cuisine et la buanderie elle s'arrêta

  • tu t'ennuies?

  • Non..

  • tu préfèrerais ne pas venir cette année

  • Noooon!

  • Quelque chose ne va pas?

  • Non, tout va bien

  • ...

Ce n'est pas mots à mots la conversation que nous avons eue mais l'essence en est là. Me rendant compte que malgré moi je l'avais inquiétée je me forçais quelque peu à reprendre mes activités « habituelles », et chassez le naturel il revient au galop j'eus tôt fait de ressauter par dessus le grillage pour gambader dans la campagne entre les coquelicots et les champs de blés, même et surtout si c'était pour aller rêvasser plus loin.


Cet été là ma grand mère me surpris. Elle si indépendante me demanda de l'aide. Moi je ne demandais pas mieux, j'eus plaisir à l'entretien des sols, des vitres. Mais plus étonnant un soir elle me demanda de l'aider à laver son dos. Elle m'amena ainsi habilement à l'entretien qu'elle souhaitait avoir avec moi. Celui provoqué par les changements qui s'opérait en moi, elle me parla de l'être, du paraître. Je la revois assise sur la chaise entre le feu et la table de cuisine. Elle se déshabilla tandis que je saisissais le gant de toilette, le plongeait dans l'eau délicieusement chaude et frottait le savon jusqu'à ce qu'il mousse. Ses bras étaient serrés contre son corps. Je commençais à laver son dos tout en conversant. Elle m'amena exactement là ou elle le souhaitait, au fil de la conversation je découvris que ma grand-mère suite à un cancer avait subi l'ablation d'un sein. Une cicatrice incroyable traversait son buste.


Nous avons parlé longtemps, de son premier enfant mort bébé, de son cancer, de la naissance de mon père, de la féminité, de l'amour, de son frère, de sa jeunesse... jusqu'à ce qu'elle me dise qu'il était temps qu'elle se rhabille avant de mourir de froid.


Cet été fut le dernier. Nous avions envisagé toutes les deux que je vienne vivre chez elle. Son état de santé déclinait et moi j'aurais tant voulu vivre chaque instant de ma vie avec elle. Nous tirions des plans sur la comète, elle me parlait de Don Bosco, des études qu'y avait poursuivies mon père, nous parlions de mes futures études, nous nous organisions...

L'explication fut « orageuse » ma mère refusa de me laisser partir...


Le 16 septembre 1976 elle est décédée après être restée à genoux pendant trois jours sur le carrelage froid accrochée à un pied de la table sans avoir la force de se relever. Trois jours à ne pas pouvoir attraper les médicaments qui étaient tombés et qu'elle ne pouvait plus rattraper. Pourtant certains s'étaient engagés la sachant malade à venir la voir si elle ne venait pas chez eux de la journée, mais... trois jours, trois jours sur un froid carrelage, seule, accrochée au pied d'une table...


Après son décès j'ai failli bousculer dans la pure folie. La nuit je rêvais d'elle, je « vivais » si intensément ces rêves qu'ils semblaient réels. Le jour la « réalité » revenait en boomerang : elle était décédée. Un moment je ne distinguais plus le faux du vrai.


Aujourd'hui plus de trente ans après l'amour qui me liait à elle est toujours aussi intense. Hier, en allant passer un examen médical j'eus le coeur broyé en gravissant le chemin. Je savais trop que juste derrière la courbe, il descend jusqu'à la morgue...


Je garde d'elle l'image d'une femme droite, fière, altière. Lors de nos promenades, mon bras passé sous le sien, mains enlacées, son pouce qui carressait toujours le mien. Il y avait tant d'amour et d'affection, de tendresse. Pour moi elle est plus qu'une grande dame, elle est celle qui m'a guidée avec autorité s'il le fallait mais toujours avec tant d'affection, celle auprès de qui depuis la plus tendre enfance je me précipitais sautant de ses genoux à ceux de mon grand père, les couvrants de baisers, nouant mes bras autour de leur cou. Chaque été, chaque noël, chaque vacances je dormais avec elle, Bernard mon frère dormait dans l'autre chambre avec notre grand père, elle s'étonnait toujours de mon sommeil agité, je grinçais des dents, donnait des coups de pieds, et pourtant elle ne m'a jamais réveillée...


C'était une grande Dame, c'était plus que cela, c'était ma grand mère, c'était Jeanne, c'était mon coeur, c'était mon âme.



Fabienne

http://il-etait-1-fois.over-blog.org/



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13 février 2009 5 13 /02 /février /2009 11:54

Une grande dame !
Si j'en ai connu une , c'est bien elle !
Le mot"grande" n'est pourtant pas ce qui convient le mieux pour en parler tant elle était simple et lumineuse.
Elle savait comme personne pratiquer l'art de l'écoute.
Son regard attentif vous redonnait l'estime de vous-même.
Elle était grande parce que,face à elle,vous retrouviez toute votre dignité, toute votre propre grandeur.
Elle qui, enfant se plantait devant une glace et cherchait à percevoir la couronne qu'elle savait dressée sur sa tête bien que personne ne le lui ai jamais dit mais elle n'en tirait aucune gloire parce qu'elle comprenait que chaque être humain avait la même  et que le sens de sa vie  était d'aider chacun à en prendre conscience
La première fois que je l'ai rencontrée,je suis revenue chez moi,rayonnante, apaisée, délivrée de la peur et je suis restée dans cet état de plénitude plusieurs semaines.....
Ce matin, me réveillant le coeur plein de tristesse,j'ai lu quelques pages d'elle, et j'ai retrouvé sa présence ...j'ai retrouvé saveur à la vie....
Ceux qui ne la connaissent pas encore peuvent toujours lire ses livres.
Il s'agit de Christiane Singer, morte il y a deux ans , un  quatre avril,  et cependant toujours intensément vivante, vibrante.
  

   Gazou  

http://gazou.over-blog.fr
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12 février 2009 4 12 /02 /février /2009 13:59


Pour vous ma Dame



Il me faut aujourd'hui

Pour plaire à mes amies

D'une grande dame parler

Et j'ai longtemps cherché


Dieu que c'était aisé

Il fallait y penser

Je ne vois vraiment qu'elle

Et toujours elle m'appelle


Je me mets à ses pieds

Heureuse d'obtempérer

C'est aussi ma fierté

De savoir l'admirer


Je la vois, la vénère

Elle est parfois rivière

Elle est aussi très verte

Et j'y cours très alerte


Mer vagues et océan

Montagnes neige pour le blanc

Terre sèche le désert

Quand je veux changer d'air


Elle se pare de couleurs

A l'aide de quelques fleurs

Met les arbres en valeur

Pour mon plus grand bonheur


Son ciel à temps partiel

Me plonge dans l'éternel

Des nuages par moment

Déclenche ses tourments


Minéral c'est égal

Végétal animal

Tout ça c'est mon régal

Je l'aime et c'est normal


Cette dame fragile

Bien loin d'être tranquille

Trop souvent perturbée

Doit être protégée


Vous avez je le pense

Décelé sa présence

Elle est partout toujours

Pour nous là tous les jours


Evitons ses colères

Elle a du caractère

Nous ferait payer cher

Nos mauvaises manières


On doit nous les humains

En prendre le plus grand soin

Surtout la laisser pure

Notre Dame Nature


Afin que nos enfants

Et nos petits-enfants

Puissent encore très longtemps

En jouir et profiter

De sa prodigalité



Bigornette


http://le.bigorneau.over-blog.fr/


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11 février 2009 3 11 /02 /février /2009 20:10


       Il y avait ma mère, élégante, belle, fantasque, naïve, que j'idolâtrais non pas comme une mère mais comme une fée, un ange, une reine, un personnage de conte, une icône brillante mais tellement fragile ! Combien de fois ai-je eu envie d'être sa mère, moi, sa petite fille, pour la protéger, lui ouvrir les yeux, lui montrer le chemin.


       Et puis, il y avait ma grand-mère, solide comme un roc, robuste comme un chêne, active comme une abeille, l'esprit et le corps bien ancrés dans la terre de ses origines paysannes. Ses valeurs à elle, c'étaient le travail, l'ordre, le respect des autres et de soi, l'honnêteté et bien sûr une foi indestructible dans la religion qu'on lui avait enseignée, une foi que l'on ne pouvait en aucun cas remettre en cause !


       Avec elle, j'ai connu la messe  du dimanche, les vêpres, les prières du soir, les interminables chemins de croix dans le froid de l'église, le rosaire à genoux sur une poutre infâme, digne d'un instrument de torture, les cantiques en Latin auxquels je ne comprenais rien, les enterrements de personnes que je ne connaissais pas, les « Mon Dieu je vous l'offre ! » lorsqu'il fallait accomplir une tâche pénible.


       Cela n'empêchait pas la tendresse, une tendresse maladroite qu'elle avait du mal à dire mais qu'elle exprimait par le regard, une caresse furtive de ses épaisses mains rêches et crevassées, un dessert inattendu qu'elle posait soudain sur la table, le visage illuminé à l'avance par la joie qu'elle voulait m'offrir.


       Très tôt, j'ai vu en elle une femme forte, indépendante, réservée mais complice, d'allure stricte, un peu guindée mais capable de beaucoup d'humour.


       Elle était devenue veuve quand je suis née et je crois qu'elle ne m'a jamais parlé de mon grand-père. Cette solitude ne lui pesa pas le moins du monde car elle lui permit de mener sa vie comme elle l'entendait, et sa vie, c'était son commerce.


       J'adorais la voir s'activer dans son magasin, organiser avec amour les éléments de sa vitrine, ranger la marchandise sur les rayons, compter la caisse, remplir son cahier de comptes après le repas du soir. Il fallait la voir se précipiter dès que retentissait la sonnette de la porte, rectifier sa toilette et sa coiffure dans la glace du salon, recevoir les clients avec toujours un sourire convenu.


       Mais là où elle était la plus magnifique, c'est quand elle vendait ses graines ! J'étais complètement subjuguée par les connaissances qu'elle avait , la façon dont elle expliquait aux agriculteurs attentifs comment ils pouvaient associer les plantes entre elles, semer et récolter en fonction de la lune, la rotation des cultures, l'utilité des engrais verts, les qualités et les défauts propres à chaque type de grains, quelles étaient les meilleures plantes fourragères...


       Et puis, il y avait ce courage, cette force physique, cette détermination secrète. Transporter des sacs de 100 ou de 50 kg, même avec un diable, c'est quand même très dur pour une femme ! Mais elle ne s'en plaignait pas ! Au contraire ! Et j'avais l'impression que le fait d'accomplir ces tâches d'homme lui procurait de la joie, une certaine fierté, comme une libération secrète, un acte de résistance... Je pense beaucoup à elle quand je travaille le jardin, que je retourne la terre avec ma bêche car j'éprouve alors la même jubilation interne.


       Avec elle, j'ai connu la paix et la sécurité. Elle a été mon refuge, ma planche de salut, mon guide, celle qui m'a permis de me construire alors que tout s'écroulait autour de moi.


       Elle s'appelait Marguerite, j'étais et je suis encore sa petite fille et elle est toujours là comme une sorte d'ange gardien.


Azalaïs



http://marge-ou-greve.over-blog.com/


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11 février 2009 3 11 /02 /février /2009 09:12

Une grande dame


Elle n'était pas grande et paraissait perdue

Sous son voile serré, son regard apeuré

Restait toujours baissé. Elle avait murmuré

Comme une misérable, une bête éperdue.


Elle avait cette allure, honteuse et confondue

D'un être malmené, comme pestiféré.

Son silence semblait par trop démesuré.

Elle attendait, vaincue, à mon verbe appendue.


Le temps s'est écoulé et la triste Abeba

Peu à peu s'est muée en reine de Saba

Portant sa condition, courageuse et altière.


Cette petite Afar, sous son air effacé

 Possède les valeurs d'un naturel  racé

 C'est une grande dame, admirable et princière.



Jaqlin



http://lignesdefuite.over-blog.com/





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11 février 2009 3 11 /02 /février /2009 09:06


Ma Dame


Ma Dame se porte bien

Elle se plante là

Comme la dame de trèfle

Bien mieux sapée qu'un as de pique

Et vous laisse sur le carreau !


Ma Dame n'a point de coeur

Et se moque de vos garde-fous,

Chevauchant son destrier

Elle démoli les tours

Rafle tout sur son passage :

Le moindre petit pion

Ou un soldat mal placé.


Ma Dame est de la partie

Elle vous met en échec

En deux temps, trois mouvements !


Arc-en-ciel


http://pensees-sauvages.over-blog.fr/



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10 février 2009 2 10 /02 /février /2009 18:13

 

Ma grande dame à moi



Ma grande dame

Existe autour de moi

Dans le lointain, je la sent et l'aperçoit

De part  sa présence un peu floue

Elle veille sur nous.....


Ma grande dame

N'a pas de nom

Peut-être lui en trouvera t'on

Il me sera plus aisé

Quand l'envie me viendra de l'appeler...


Ma grande dame

N'a pas de visage

Et pourtant je sens qu'elle me dévisage

Peut-être n'ai-je pas accepté

La façon qu'elle à eu de m'aider....


Quand le désespoir surgit,

Que je ne crois plus en moi

Qui me rappelle à la vie ?

Ma grande dame à moi...........



Elise



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10 février 2009 2 10 /02 /février /2009 18:03


C’est une poésie

Un bouquet de senteurs

Un jeu de mélodies

Un havre de bonheurs

Ma  Dame

 

C’est un miroir de jade

Un souffle de silence

Une journée d’aubade

Un recueil de cadences

Ma Dame

 

C’est le ciel et la terre

Qui se nouent à l’envie

Expulsant vers l’amer

Tous les parfums de vie

Ma Dame

 

C’est un corps en furie

Une écharpe de laine

Un sillon d’euphorie

Sur les plages lointaines

Ma Dame

 

C’est une invite tendre

Sur sa grève étoilée

A te laisser me rendre

Souriante et aimée

Ma Dame

 

C’est un soleil pleureur

Aux abords de la nuit

Qui offre ses roseurs

A la belle assagie

Ma Dame

 

 

Balaline

http://balaline.over-blog.org/

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10 février 2009 2 10 /02 /février /2009 00:06


De tes nouvelles Grande Dame


Tous ils veulent

Des nouvelles

De notre Grande Dame


Alors c'est vers toi

Que je me tourne

Ma Grande Dame


Tu es là présent

Au près de nous

Notre Grande Dame


Pas de différences

De couleurs ou autres

Pour toi Grande Dame


Tout petit devant toi

De ton Manteau

Tu nous protège Grande Dame


Grande Dame

Ces mots te font sourire

Toi qui as toujours su

Rester humble et petite

Mais c'est que tu teins

Dans nos cœurs et nos vies

Une grande place ô Marie


Auryne


http://defis-d-ecriture.over-blog.com/


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9 février 2009 1 09 /02 /février /2009 08:58

Ma grande Dame, si petite.


Elle a les yeux couleur noisette ma grande Dame, et ses prunelles aux miennes  mêlées se confondent.

Eprise d'une grande tendresse pour elle, des larmes saveur caramel s'écoulent  le long de mes joues, lorsqu'elle me dit : -« je t'aime »

C'est un coup de baguette magique, où les ombres de ma vie s'estompent, et combien est intense cet instant fugitif, juste quelques mots prononcés comme  volés à l'innocence.

Aussi déconcertante soit-elle, elle sait apaiser, rien qu'à la voir, rien qu'à l'entendre.

Elle danse aussi, et me tend les mains, plus petites encore que les miennes.

Mais je la laisse virevolter, sur la piste avec aisance, et mes mains seules, elles, dansent au rythme de la musique, entraînant  ma vie hors d'un  monde dans lequel j'ai eu souvent l'envie de m'enfuir, elles tournent, tournent, tournent...au-dessus de la terre

Elle est si petite ma grande dame, c'est encore une enfant !.


Lilounette


http://au-fil-des-jours.over-blog.org/



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