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20 février 2009 5 20 /02 /février /2009 08:26



Les gares et les aéroports

Sont de vrais labyrinthes

Porte un deux trois

Quai A  B  C

Comment s'y retrouver ?

C'est simple

Les écoliers devront prendre

Les portes plumes

Les tristes

Les déprimés

Les malheureux

Emprunteront

Les portes bonheurs

Pour récupérer

Vestes

Anorak

Pardessus

Allez aux portes manteaux

Vous voulez retirez de l'argent ?

Portes monnaie

Vous restaurer ?

Quai bab

Les Canadiens

Sont priés de passer par

Le quai bec

Quant aux avions

Il y a pas de raison

Avant de s'envoler

Ils passeront par

Le quai rosène    


salvatore    

http://salvatore-sanfilippo.over-blog.com/
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19 février 2009 4 19 /02 /février /2009 14:36

                                                           Attente


 

  Autour de moi des rues où m'entraînent mes promenades, des maisons occupées par des inconnus dont j'envie malgré moi, la quiétude dont ils semblent jouir. N'étant plus que cet errant des villes, cet écorché des sentiments qui, brûlé par tant d'obscures blessures, macule de ses doigts les rêves emplis d'étoiles qu'il ne peut s'empêcher de contempler. Je ne suis plus rien. Excepté ce silence ou ce cri piétiné qui laboure ma poitrine, et qui agite de soubresauts le bout de mes doigts.


Longtemps je fus cet homme responsable, accomplissant les gestes raisonnables d'une vie sensée au regard des autres jusqu'au jour où la bille de la roulette de la vie,  après avoir sauté et rebondi s'est immobilisée sur la case « on change de vie ». Et j'ai tout abandonné.


Comme chaque soir depuis quelques semaines, je pose ma carcasse sur un banc en bois à l'écoute ou plus exactement au regard de ces êtres que je ne connais pas mais dont j'imagine les méandres de vie simplement dans le profilement des ombres qu'ils me laissent deviner. J'oscille entre trois ou quatre quartiers afin de ne pas inquiéter des résidents soucieux de leur sécurité et qui pourraient se sentir menacés par la présence insistante d'un homme mûr , peu reluisant, distillant autour de lui un parfum de tabac dont on bourre les pipes et qui, de temps à autre, sort un calepin de cuir noir où il griffonne quelque chose, l'air de rien.


Lorsque la soirée n'est pas trop froide, je reste assis là, l'œil un peu hagard, me lançant des échéances de «  fin de planque » : dès qu'une pièce s'éteint ; dès qu'une voiture se gare, dès qu'un rideau se tire ou qu'un volet se ferme. Je varie mes exigences selon la topographie ou...ma lassitude. On me demanderait sérieusement ce que je tente de faire par ces veilles d'observations, je répondrais avec emphase que j'étudie mes semblables, que je prépare une étude sociologique de haut niveau sur le comportement humain nocturne domestique ! Mais en réalité, je ne sais nullement pourquoi je fais cela. De même que parfois je m'empare d'un sac de voyage que je remplis grossièrement, rejoins la gare, m'affaire dans la salle d'attente, consulte les panneaux indicateurs, vérifie l'heure sur l'horloge à couperet, déambule jusqu'au hall de presse, achète un ou deux magazines pour le voyage, descend sur le quai par les escalators et ...remonte quelques minutes plus tard à l'arrivée d'un train, me mêlant à la foule des voyageurs qui s'éparpillent sur l'esplanade devant la gare.

Cela ne s'explique pas.

C'est ainsi.


D'autres jours, je m'assois tranquillement dans la salle d'attente de la gare, comme si j'attendais l'arrivée d'un voyageur d'un train de province. J'étudie alors mes congénères assis là avec moi, dans cette attente qui n'est pour moi que celle d'un peu de vie. Parfois même, à l'aide d'un discret dictaphone, j'enregistre des conversations à l'insu de mes voisins. On ne me prête guère attention car mon regard lointain, posé sur les panneaux indicateurs de la gare qui claquent net à l'arrivée des trains, semble me rendre inoffensif. D'ailleurs il est vraisemblable que je suis devenu presque invisible car à force de vivre par la vie des autres, j'ai l'impression que peu à peu je m'estompe.


Au petit matin, j'écris.

Je me glisse dans mon calepin de cuir noir comme on s'insère dans une phrase entre deux virgules, une de ces longues phrases que n'arrête aucun point



Bruyère


http://jardindombres.blogspot.com


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19 février 2009 4 19 /02 /février /2009 14:32

Je m'en vais

 

C'est fait, m'y voilà.
J'en avais toujours rêvé,
je n'avais jamais osé,
tant la peur de m'égarer me retenait.

Ce matin,en me réveillant,
une lassitude violente,
un goût de poison dans la bouche,
la peur de me trouver pétrifiée
si je persistais à ne pas bouger...
Enfin je me suis décidée...
J'ai fait mon sac en un rien de temps.
j'ai annoncé mon départ à mon entourage étonné.

Et me voilà devant la porte de la gare.
Où vais-je aller? Je ne le sais
Je vais me confier au hasard,
me laisser tenter par un désir soudain,
par la sonorité alléchante de quelques syllabes.
Je demande un billet pour le premier train en partance,
je lis l'étonnement dans les yeux de l'employé
qui me fait répéter...
mais je suis fermement décidée,
je ne sais pas pourquoi
mais je sais qu'il faut que je parte.
La nécessité est telle que rien ne doit m'arrêter.

Curieusement, c'est sur le quai trois que je dois me rendre,
et je m'en réjouis,c'est un chiffre qui parle bien à mon oreille.

Le voyage se déroule comme un rêve,

et pourtant je me sens parfaitement éveillée

dans une présence telle que je perçois  avec acuité

tout ce qui se passe autour de moi.
Mon voisin le plus proche se met à parler
avec une simplicité telle qu'il me semble le connaître depuis toujours.
Un autre s'installe un peu plus tard,
se contente de me sourire
mais une conversation sans paroles s'établit  entre nous....
Nous nous quitttons en nous remerciant...

Je descends dans une gare inconnue,
dans une ville inconnue.
Je ne sais pas où je vais aller,
je ne sais pas ce que je vais faire
mais je suis confiante.
Quelqu'un ou quelque chose viendra me guider
et j'irai là où je dois aller...
Je n'ai jamais goûté une telle paix.

                     

        Gazou 


http://gazou.over-blog.fr


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19 février 2009 4 19 /02 /février /2009 14:28

Images, imagine...


-      Quitterons-nous ce quai pour aller de l'autre côté ?

-      Vois-tu le ciel bleuté qui touche à l'horizon la mer salée ? Mon corps est ici, mes yeux sont là-bas...

-      Prendrons-nous le bateau pour traverser ?

-      Entends-tu tous ces gens parler, leurs mots rythmés, leurs paroles chantées ? Mon corps est ici, mes oreilles sont là-bas...

-      Pourrons-nous un jour les accompagner ?

-      Sens-tu les odeurs des pays, de leurs arbustes et de leurs fleurs ? Mon corps est ici, mon nez est là-bas...

-      J'aimerais tant voyager !

-      Laisse-toi emporter par tes envies, guider par tes rêves, ton corps sera ici, tes pensées seront là-bas...

-      Comment faire pour y arriver ?

-      Il te suffit d'aimer l'endroit où tu désires aller, ton corps sera ici et ton cœur là-bas...

-      Faut-il donc rester à quai ?

-      Sans sous, sans bagages, j'ai accompli tant de voyages ! De tout mon être, j'ai accosté sur chaque quai tout autour de la Méditerranée...

-      ...

Images, imagine, imagination !


ABC

 

http://detente-en-poesie.over-blog.com



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18 février 2009 3 18 /02 /février /2009 19:51

Gare maritime


Je ferme la porte de la maison. Derrière la fenêtre le chat, me fixe intensément. Ce matin, il devait bien sentir que ce n'était pas un jour comme les autres, il n'a pas arrêté de se frotter sur mes jambes et de monter sur mes genoux dés que je m'asseyais.


Je tourne le dos à la maison et me dirige vers le port. Dans le petit matin de juin, les rues sont désertes. Un peu d'animation quand je passe prés du marché. Toutes les senteurs se pressent puis s'estompent doucement, pour être remplacée par les odeurs de marée, de poissons et de fuel mélangées.


Le Port ! J'y suis. Devant la gare maritime, je regarde les annonces des départs. Je sens, je renifle, je respire le port. Mes yeux survolent tous ces bateaux et s'arrêtent un instant sur ce long paquebot. Sur les ponts, des mains s'agitent et pour mieux être vues, reconnues elles sont agrémentées de foulards multicolores. Sur le quai, d'autres mains s'agitent, de ceux qui resteront qui ne voyageront que par procuration au travers des cartes postales que les autres voudront bien leur envoyer. Mon regard se détourne du flot bigarré de cette foule statique.


Je m'éloigne d'un pas tranquille, sans but. Mon regard, caché par les lunettes de soleil est à l'affût de quelque chose. De cette chose qui changera de manière radicale le cours de ma vie. Cette chose ? Ce je ne sais quoi... Juste un signe ... signe du destin qui me jettera dans un futur imprévisible... un peu d'aventure, un peu de fantaisie.


J'arrive aux pontons des bateaux de plaisance. D'autres senteurs me montent au nez, ici une odeur de « Mirror » qu'on a utilisé pour faire briller le laiton, ailleurs peut être une odeur de bois ciré. Plus loin l'odeur de café et pain grillé me fait sourire. Un homme aux yeux plissés et au teint buriné me salue et me propose une tasse de café. J'hésite et puis j'accepte, j'ai tout mon temps. Il me parle de ses voyages, de sa dernière traversée de l'atlantique, de son tour de l'Australie, des gens qu'il rencontre dans les ports. Il est surpris par mes réticences à répondre à ses questions. Quand je lui dis que je n'ai pas de projet bien défini, mais que j'aimerai partir. Je connais la navigation. Tous les étés je passe mes vacances sur le bateau d'amis. J'aime le maniement des voiles. J'aime le vent qui gonfle le spi. J'aime la mer. En riant, il me dit qu'il ne prend pas d'équipier, et encore moins d'équipière. Il m'indique un ponton où des bateaux pourraient avoir besoin d'un équipier.


Un autre ponton, d'autres gens qui s'activent aux préparatifs du départ ... indifférents à ma présence. Un peu à l'écart, arrimé le long d'un quai, un catamaran de course étire son mât vers le ciel. Les drisses agitées par le vent cliquettent sur le long tube en carbone. Tout est calme à bord. Je m'assoie sur une bite d'amarrage et admire le bel oiseau blanc. Les emblèmes des sponsors colorent les coques et leur donnent un air d'arlequin. Je détourne le regard attiré par le bruit insolite d'un moteur de voiture qui s'arrête non loin de moi. L'homme qui en descend, est un vieux loup de mer, son regard bleu comme le ciel des mers du sud me scrute. Bougonnant un vague bonjour, il se détourne pour décharger la voiture. Je suis un peu comme un chat, attentive à chacun de ses gestes. Il range le matériel, fait de nombreuses vérifications. Je souris quand je le vois sautiller sur le trampoline. C'est curieux comme un homme d'une telle stature peut se déplacer avec une telle légèreté. Le bateau est magnifique. Je lève les yeux vers le haut du mât. L'homme remonte sur le quai pour détacher les amarres, me salue de la tête. Remonté à bord, il lance le petit moteur qui lui permettra de sortir du port.


Je le regarde s'éloigner, dés qu'il a dépassé le port, le vent s'est engouffré dans les voiles. Je reste sur le quai, imaginant la grand-voile gonflée par le vent, la musique du carbone, les embruns sur mon visage, les vagues se brisant sur les coques, et le bel oiseau dressé sur ses foils prêts à s'envoler.


Je ne suis plus là sur ce quai abandonné. Les bruits lointains de la ville se sont évanouis remplacés par ceux de la pleine mer. Prise dans les embruns de mon rêve je remonte le quai. C'est mon jour de folie, à la gare maritime, j'achète un billet pour le prochain départ : dans 12h pour un tour du monde...


Mélodie


http://reves-de-melodie.over-blog.com/


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18 février 2009 3 18 /02 /février /2009 14:21


Toujours entre deux gares



Toujours entre deux gares

Toujours entre deux villes

J'aimerais poser mes bagages.

Mais dans quelle ville, quel paysage ?

Vers quel quai diriger mes rimes ?

Le quai rassurant de l'enfance,

Des grands-parents qui aiment

Sans jugement  et sans partage.

Le quai des collines qui chantent

Entre les rivières qui pleurent.


Toujours entre deux gares

Toujours entre deux villes

J'aimerais poser mes bagages.

Mais dans quelle ville, quel paysage ?

Vers quel quai diriger mes rimes ?

Le quai  de l'adolescence

Aux milles découvertes

Des colères et des révoltes.

Le quai d'une ville qui enferme

Les rêves et les déroutes.


Toujours entre deux gares

Toujours entre deux villes

J'aimerais poser mes bagages.

Mais que puis-je choisir d'autre

Qui ne mène à une impasse


Que le quai de notre rencontre

Pavé de nos caresses

Entre cité et campagne,

Le quai de nos paysages

D'où je viens te rejoindre ?


Laura


http://www.lauravanel-coytte.com


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18 février 2009 3 18 /02 /février /2009 14:17


Les gens de la gare




Je vois

une foule de foire

le hall immense et froid

et des panneaux étroits

vers cette grande porte

vers les quais

vers des trains toujours bloqués

mais un élan emporte

les gens pressés...

des guichets et les gens entassés

des gens de toute sorte



Je ne suis pas pressé aujourd'hui

Je fuis



dans le fond peu importe

la porte ou le quai B et cette direction

je n'ai pas à choisir une destination

dans ma déroute

tout à l'heure sans doute

j'irai vers un sombre wagon

vers la fin de la route

me jeter sous le train dans un état second ?

je regarde à peine un tableau des horaires

de départ vers des terres

vers des villes jadis qui m'auraient fait rêver



je ne vais nulle part je me laisse crever

de chagrin de misère



et je fuis

aujourd'hui

la peine lourde

et l'ennui

je fuis la haine sourde

qui s'est installée entre nous

me rendant demi-fou



je vois des gens de plus en plus pressés

dès l'aurore harassés

mais je comprends qu'ils ont envie de vivre

de suivre

le chemin tout tracé

malgré la souffrance

malgré la répugnance

et malgré le ciel gris

de la monotonie



soudain je réalise

comme ça sans raison

que la vie est exquise

que l'amour est pardon

et je tourne le dos à la sinistre porte

laissant à l'abandon

toute funeste idée sur le quai toujours plein



Jamais je ne prendrai ce train





jean-marie


www.passage1.com


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18 février 2009 3 18 /02 /février /2009 14:12

Porte ou quai ?

 

 

Il me prit soudain

L'envie de partir au loin

Bateau, avion ou train ?

Quel port ou gare choisir ?

 

Pourquoi partir me direz-vous ?

Tu nous fixes un rendez-vous

Et tu veux aller loin de nous !

Porte, quai ou rester il faut choisir.

 

Rassurez-vous c'est un voyage virtuel

Là où je suis la journée est bien belle

Entre votre compagnie et la vie réelle

Pour une consigne d'écriture il faut choisir.

 

Alors me prends l'envie de vous faire rêver

De vous emmener tous voyager

Quel transport vous préférez ?

Train, bateau ou avion il faut choisir.

 

Voguer sur une mer calme, prendre les voiles

Mer et ciel à peindre sur une toile

Des rimes à trouver en ''oile''

Maintenant quai A, B ou C il faut choisir.

 

A en route vers l'Italie

B la Corse par Calvi

C plus loin la Turquie

Quai A,B ou C il faut choisir.

 

Qu'importe le voyage

Pas besoin de bagages

C'est ouvert à tous les âges

Les blogs seront visités, l'ordre seul il faut choisir.

 

 

Auryne


http://defis-d-ecriture.over-blog.com/

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16 février 2009 1 16 /02 /février /2009 09:58

Grandeur d'âme ....


Aujourd'hui, pour la première fois, je m'y rends seule.
L'édifice me semble encore plus vaste.
J'aperçois dans le péristyle, SA table en bois et SA chaise.
Je pénètre dans l'endroit, emplie de la crainte de déranger le silence et la blancheur
de ces lieux immaculés ...
Je compte 7 cellules : 3 pour les hommes et 4 réservées aux femmes
Puis enfin, je la vois , ELLE.
Elle ... servante et prêtresse.
Celle qui veille à l'entretien quotidien des lieux.
Elle ... drapée de blanc, altière, tenant entre ses mains les objets du culte : les linges blancs et le goupillon.
Souriant sans mot dire, elle m'indique ma cellule.
J'y dépose avec ferveur mes trésors et procède aux ablutions dans une petite
vasque de pierre.
Sur la table est posé le panier aux offrandes. Je laisse ma modeste obole
et quitte le temple.
Son sourire m'accompagne.
J'ai sept ans.


.........................................................................................................................................

Pendant quelques années, en passant à la station Châtelet à Paris, j'ai revu madame Ginette, la dame-pipi.
Elle avait gardé sa simplicité, son bonheur de servir et son dos s'est voûté peu à peu.
Un jour, elle n'était plus là.
Plus de table et la chaise, où elle reposait ses membres fatigués, avait disparu aussi.

Aujourd'hui la porte d'entrée s'ouvre avec un jeton, les cabines avec une pièce de monnaie.
Le siège est lavé automatiquement ...

Et dans ma mémoire flotte l'image de Dame Ginette, une grande dame.



Ellemra


http://artmail.over-blog.com


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15 février 2009 7 15 /02 /février /2009 11:31

Une grande dame .


Une grande dame ? - Ma tante Jeanne !

-Pourquoi elle ?

-Parce qu'elle n'avait, en apparence, rien d'une grande dame...


Née avec le siècle ( le XX ème. ) à Cahors, elle arriva en Algérie avec sa mère, sa grand-mère, et sa cadette de deux ans plus jeune, Suzanne. Son papa était décédé.

En 1910, remariage de la maman, avec un officier des Tirailleurs Algériens, en garnison à Blida.

Naissance de deux autres enfants, ma mère et mon oncle.

Jeanne demeura l'aînée de cette famille , recomposée, mixte, comme on dirait aujourd'hui.


Jeanne fut demandée en mariage, mais la famille du futur ne voulut pas de  « ça chez eux » : un beau-père, qui avait bien servi la France , mais qui avait le tort de ne pas y être né !


Jeanne resta célibataire... Elle devint « dame employée des P.T.T. », bien que toujours demoiselle.


« Mademoiselle Jeanne » porta longtemps des tresses enroulées sur les oreilles, comme des téléphones . Elle fut l'employée modèle de la Poste de Cherchell. Elle restait longtemps le soir, lorsqu'il y avait une erreur dans les comptes . Ne ménageant jamais sa peine , elle fut récompensée en gravissant les échelons. Elle remplaçait le receveur lorsqu'il partait en vacances , elle dormait alors au bureau ; (Pas peureuse pour un sou , mais , heureusement , on ne lui demanda jamais la combinaison du coffre-fort !)


Jeanne eut un immense chagrin lorsque mourut sa mère .Elle porta le deuil en noir, puis le demi-deuil en mauve...Elle eut bien du mal à porter de nouveau des couleurs plus gaies. Un jour, sur l'insistance de ma mère, elle fit couper ses cheveux , finis les  « téléphones » !


Elle prenait ses vacances en juin, et partait chaque année chez son oncle, dans le Lot . Elle refusa l'héritage de sa maison, et resta la gardienne de la petite propriété de mes grands-parents, à Cherchell.


Les « évènements », comme on disait alors, arrivèrent, et habiter seule en ce lieu retiré devenait dangereux .

Lors d'un séjour à Alger, chez mes parents, la maison fut saccagée, et elle dût admettre qu'elle ne pouvait plus y rester.


Mon grand-père, qui aimait tant la France, était décédé depuis quelques années... Il n'avait pas vécu les troubles de la révolution, qui l'aurait sans doute, rendu très malheureux...


La pauvre Jeanne dût se résoudre à revenir dans son pays natal , laissant tous ses souvenirs, comme bien d'autres rapatriés.


Sa vie de demoiselle des Postes, qui ne fit jamais de bruit, jamais de mal à personne , fut celle de l'obéissance et de l'effacement .

Elle s'est éteinte doucement, comme elle avait vécu , dans les années quatre-vingt.


Aujourd'hui, tante Jeanne, permets-moi , à l'occasion de ce simple exercice d'écriture , de te rendre hommage, moi, ta nièce qui te porte toujours dans mon cœur .


Josette

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