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3 mars 2009 2 03 /03 /mars /2009 15:27


Point à la ligne.


Sur la ligne de vie, dérailler n'est pas bien grave ;
On peut à tout moment changer d'aiguillage
Et monter dans le bon wagon à la gare de triage. 
Dans les lignes de nos mains, celles d'amour et de chance
Ne se rejoignent pas forcément au carrefour des âges.
Le couple se mérite mais on manque souvent de veine. 
Prendre la poudre d'escampette, la tangente, la ligne de fuite
Qui mène à un horizon plus calme, éclairé par la bonne étoile.
Une métaphore filée d'une constellation tout sauf filante. 



Laura VANEL-COYTTE

http://www.lauravanel-coytte.com

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2 mars 2009 1 02 /03 /mars /2009 21:02


Je claque la porte.

Vite, la gare. Loin, le plus vite possible.

Je dévale les escaliers quatre à quatre, saute dans un taxi, et hop ! je suis arrivé.

La gare. Ouf, sauvé. Ou presque. Les souvenirs m'assaillent et je suis obligé de m'asseoir, pris de vertiges. Non, non, c'est pas le moment, vraiment pas le moment, non... Au bout de quelques minutes, cela passe, et je peux à nouveau me lever. Certaines personnes me regardent de travers, mais je suis trop préoccupé pour les remarquer. Un train, un train, n'importe lequel, mais qu'il aille le plus loin possible.

Nice, n°19756. Pas assez loin. Paris, n°79846. Pas mal, plein de monde, je me fondrai dans la masse. Aich, il a de la famille à Paris, zut, non, si, tant pis...

« Amsterdam, n°46532 » hurle une voix dans le haut-parleur, « dernier rappel, départ imminent. »

Oui ! Amsterdam, ce sera parfait. Je double tout le monde, vite, vite.

« Amsterdam il reste encore des places ?

- Quoi ?! »

Elle est bête celle-là, ou quoi ?

« Amsterdam ! Le train ! »

Faut que je lui rappelle son job ou quoi ?

« -Hein ?...parlez plus fort, monsieur, je ne vous entend pas avec la vitre... »

La caissière me jette un regard désolé, et je ravale ma fureur. Je lève la tête vers le tableau d'affichage, Amsterdam, n°46532, quai 8.

Pris de panique, je sprinte, aussi vite que je peux, plus vite que je n'ai jamais courut. Je saute sur le quai et rentre dans le train au moment où les portes se ferment.

J'y suis, direction Amsterdam.

Je m'assois et tourne la tête vers la ville que je suis en train de quitter.

Adieu Madrid, adieu mes amis, adieu toi...à jamais.

 

 

Maïlis.

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2 mars 2009 1 02 /03 /mars /2009 19:20


Voyage pour n'importe où 

La pluie crépitait dur depuis le milieu de la nuit. Chaque goutte résonnait dans tous mes os. Je les sentais physiquement me heurter le corps à travers la bâche cirée. Comme prisonnier d'un jumbé géant frappé de milliers de doigts hargneux, j'avais un mal de crâne à me dévisser la tête et l'envoyer rouler au loin.

Les primes lueurs pisseuses du levant ricochaient sur la mer vide. Désespérement vide. 
Les jadis fières nefs se balançaient en gémissant de toutes leurs membrures sur les eaux lourdes. Marionettes pathétiques à l'agonie. Elles bavaient leur rouille par dessus leurs bordages lépreux. Leurs mâts pourris servaient de repère à tous les parasites xylophages de l'île. Leurs voiles en lambeaux fasseyaient au vent comme de vieux vêtements de cadavres oubliés sur un gibet. Les étais de mât couverts d'écailles oxydées menaçaient de céder à tout instant. D'une ultime révolte ils gifleraient le pont, balayant tout sur leur passage. Les trous percés dans la coque exhalaient puissamment un air chargé de moisi et de saumure. Je ne me serais risqué dans aucune de ces épaves en sursis.
Depuis 8 mois, elles étaient mes seules compagnes. Nous avions fini par nous ressembler.

Mais contrairement à elles, j'avais l'espoir d'un jour m'évader d'ici...  
Résigné, je rabattis le pan de toile un instant soulevé. La chaleur étouffante m'enserra comme la prise d'un gros boa constrictor, et je me remis à suer in petto. Mais la puanteur des débris de poisson montant des planches du quai s'estompa.

Le frottement des pieds nus sur le sol annonça l'heure des pêcheurs. Ils embarquèrent silencieusement dans leurs minuscules barcasses, hissèrent les voiles et s'éloignèrent du rivage. Sans un mot, sans un souffle, sans un regard. Comme toujours.
Je repoussais encore le moment de démarrer une journée insipide comme tant d'autres avant elle.

Mais le sommeil ne reviendrait pas. Pas avec ce crâne en feu.

Je descends de mon hamac suspendu au dessus de l'eau, entre les poteaux d'arrimage.
Nu sous la pluie tropicale, je laisse couler une eau à peine plus fraîche que des sueurs de la nuit.

Pas le coeur de grimper dans un cocotier ce matin. Je me contenterais d'une noix sèche tombée au sol que j'éclate sur un rocher pointu. Pas beaucoup d'eau pour étancher ma soif dévorante. De ma paille de roseau, je passe le rempart d'insectes noyés flottant à la surface d'une jointure de palmier voyageur et aspire.
Allongé sur le sable, tout en mâchouillant la chair blanche à texture de paille de la coco, mon regard se pose sur la mer vide.

Vide comme cette vie.

Vide comme cette île.
Vide comme l'envie d'y vivre...
Il faut que ce soit aujourd'hui.
Aujourd'hui qu'il arrive. Ce sauveur comme je l'ai tant rêvé. Ce grand bateau blanc aux voiles salvatrices qui m'emportera loin de cette folie qui s'insinue. Car il faut qu'il m'emporte. A n'importe quel prix. Au tarif de mon sang. Au crédit de ma liberté. Et même si je dois y être éternel esclave, cette servitude-là sera bien plus douce que le joug de liberté de cette terre oubliée. Paradis de carte postale dont le revers est enfer.
Enfer d'indifférence.

Espoir maudit.

Devenir censuré. 
Alors, qu'il vienne aujourd'hui. Un jour de plus ici m'est impossible.
Coûte que coûte, je m'évaderais ! A bord de la blanche goélette de la liberté ou sur la sombre nef de la folie....
Pour n'importe où : ce soir je ne serais plus là...  


                                                    Run's

                                                  http://runs-design.over-blog.com

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1 mars 2009 7 01 /03 /mars /2009 16:19


La locomotive.


L'un après l'autre ils disparaissaient, en file indienne.

Autant qui pointaient leur nez blanc.

Lourds et monotones. Je soupirai et me détournai.

 

Je m'en souviens à présent - Que se serait-il passé si j'avais embarqué - où me serais-je arrêtée? Me serais-je arrêtée?

 

Bien qu'ailleurs, l'eau froide et les côtes à l'allure lunaire, elles coupent la chaleur sourde qui émane du fer. Ici, dans la gare du Centre du Monde, une ombre de plus en plus petite accompagne d'un mouvement imperceptible les départs des trains. Vers la gauche - vers la droite - Vers le Nord, vers l'Espagne - Vers la mer - vers les terres.

Pourtant cette ombre était si grande il y a de ça -

Croisant l'ombre géométrique des wagons, elle se faisait emmener gratis un bout de chemin -

Elle atteignait presque la garrigue que le soleil là-haut franchissant les brumes laiteuses ramenait illico l'ombre au bout du quai. Penaude, celle-ci refluait vers moi, qui d'un sourire compatissant lui promettais que bientôt notre tour viendrait.

Et là, de lui montrer les panneaux d'affichage, les heures et les directions, lui expliquant qu'on ne pouvait pas prendre n'importe quel train sous prétexte qu'il y avait une locomotive pour l'entraîner - et qu'il y avait locomotive et locomotive.

 

J'essayai de me montrer la plus convaincante -

Mais mon ombre se voyait fondre sous mes pieds et le ciment qui fumait, signe qu'elle ne me croyait pas.

 

Accablés, les trains ralentissaient. Tremblant sous l'effort d'une machinerie qui cuisait.

 

Et il y avait toutes ces fois où j'avais cru sauter dans un train pour aller quelque part et je n'étais allée nulle part. De ce jour où je réalisai l'énorme subterfuge dans lequel j'étais, je compris de facto tout le poids des responsabilités qui pèsent sur la locomotive.

J'avais remonté un à un tous les wagons, faisant fi des classes et des pauses déjeuner qui lors d'une expédition peuvent détourner le meilleur d'entre nous du droit chemin, et parvins à la fin des fins. Tête nue, et plus fière que n'importe quelle reine, la locomotive était concentrée sur le chemin à parcourir, prêtant nulle attention aux wagons tapageurs ou à l'irascibilité des voyageurs. Dès cet instant, j'avais conçu un indicible respect pour la locomotive, lui faisant la fervente promesse de la consulter avant tout départ.

L'ennui, c'est que la locomotive n'est pas bavarde.

En proie à une impossible décision, je comprenais pourquoi mon ombre avait pris sur son dos de partir en éclaireuse afin de percer sans doute les secrets de la loco.

Aussitôt je m'excuse de l'avoir traitée de manière frivole. Je sais qu'elle ne me répondra que lorsque le soleil faiblissant dissimulera la rougeur de ses joues.

C'est une ombre très émotive.     

 

Ici, bien que le goudron conserve assez longtemps une température élevée, l'air fraîchit.

A cette heure, on revient du travail.

Le train fait office de RER.

Mais d'une autre manière, ça peut être aussi le train pour rentrer chez soi.

Je prends la route du val à l'heure où les vallons se confondent et se préparent, entrelacés, au sommeil. Je perçois un son flûté - mon ombre est d'accord. Je dis bonjour à la loco - Mon ombre s'échappe et se perche sur le nez de la locomotive. C'est la locomotive du retour. Elle n'est pas austère. Elle a un petit air de bienveillance. Les deux se mettent à siffler de concert.

A l'intérieur, les voyageurs ont l'air de se poser quelques questions - Je me fais toute petite. Mais c'est le train du retour - là où toutes choses un peu étranges peuvent se produire.

 

Je ne me souviens d'aucun autre départ.

Je sais qu'ils avaient la forme d'un départ mais qu'ils n'en étaient pas.  

 

Lillabeth

http://beautiful-feeling.over-blog.com/

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1 mars 2009 7 01 /03 /mars /2009 16:16


                                     Le tableau des départs 


Il regardait le tableau des départs, adorant la valse des lettres et des chiffres qui tournent, des lignes qui se décalent, des destins qui s'abandonnent au moindre aléa de retard, d'annulation..
C'était sa table de roulette, le casino de son imagination, jetant les dés de l'envol comme on saute dans le vide. 
Porte 43 : Katmandou : la ruée des taxis à la sortie du petit aéroport... la montée à pied vers Swayambunath... les personnages minuscules au bord des lampes à huile dans les temples... les sherpas et leur chargement disproportionné accroché au front par une lanière... les Gurkhas et leur couteau devant les entrées des banques... les femmes petites, courbées... le lassi à la mangue dans une échoppe de Durbar Square... les colliers tibétains et leur turquoises... le bruit, la fureur et la fumée des véhicules et la vache avançant paisiblement à contre courant... 
Porte 21 : Stockholm : la ville survolée, presque invisible dans les arbres... l'eau partout, sans odeur et son foisonnement d'herbes, de joncs, les taches claires des nénuphars... les rues sans fumeurs... le tac-tac-tac rapide des feux verts sonores pour les piétons...les supermarchés sans alcool... les fenêtres à ras les murs, sans encadrements ni retrait... les femmes aux cheveux blancs, beaucoup, fines... les blondes, le plus souvent décolorées...les magasins de décoration intérieure : blanc, acier, bois, lumière... 
Porte 62 : Abidjan : la chaleur collante qui saisit à la descente de l'avion... les moutons maigres et longs, noirs et blancs sur le marché... les margouillats qui passent entre les pieds sur la terrasse d'un hôtel... les billets CFA doux d'usure, lessivés par les tambours des mains, odorants des échanges incessants... les sachets de liquide glacé qu'on suce par un trou au coin...les femmes opulentes en wax, volants, chaussures grandes pointures...les hommes qui lisent les titres des journaux par terre à l'étal... 
Porte  17 : Marrakech : l'odeur de sable et d'épices mêlés... les portes sculptées si massives cachant des maisons de paradis... les femmes aux yeux noirs dans l'entrebâillement de leur foulard... 
Porte 38 : Rio : les femmes dorées, presque nues sur les plages... 
Porte 6 : ........ 

Sa tête tournait un peu dans ce tourbillon de souvenirs, car plus jamais il ne partirait au rendez-vous des femmes du monde... Son voyage sensuel avait stoppé net le jour de l'accident... le fauteuil roulant ne prenait plus l'avion... 
 
 

                                       Moon 

                                                           http://pleine-lune.over-blog.fr

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26 février 2009 4 26 /02 /février /2009 16:06





Je ne sais pas comment je connais à l'avance le jour de son retour, mais c'est un fait avéré, je suis sur le qui-vive dès l'aurore. Je trouve toujours le moyen de me faufiler, elle n'est pas toujours très vigilante la compagne de mon commandant, et si par hasard elle fait attention, il suffit d'une visite de la voisine ou d'un ami distrait et me voilà dehors.

Ensuite il faut que je courre jusqu'à St Ex, je connais tous les raccourcis, mais un moment je suis obligé de traverser cette infâme autoroute, et là c'est la valse des incertitudes : je recule, j'avance, je piaffe d'impatience puis je bondis. Je ne cherche pas à savoir comment j'échappe à la file assassine de tous ces compressés pathétiques.

Quand j'arrive à l'aéroport c'est gagné, tout le monde me connaît à part quelques nouveaux qui me coursent pour me virer mais à qui on fait la leçon. Je viens chercher mon commandant, c'est un vrai laissez-passer. Et ils semblent épatés parce que je suis toujours à l'heure et que je me dirige d'un pas souple et sûr vers la bonne porte de débarquement. J'aperçois la rousse Maeva qui me fait un joli coucou de sa main blanche ; si je n'avais pas le commandant, j'irais bien me blottir contre elle, elle sent la muscade et la cannelle et j'adore.

J'ai bien essayé de les rapprocher ces deux-là, ça m'aurait plu, mais j'ai juste réussi à entortiller ma laisse autour de leurs jambes ce qui a provoqué une chute qu'ils n'ont pas aimée du tout, ils doivent avoir des odeurs incompatibles, va savoir ! ils étaient très fâchés contre moi.

Aujourd'hui, comme d'habitude, je ne me trompe pas, j'emprunte la porte C et me trouve très vite au pont de débarquement. Je sais ça d'instinct, et je vois bien que j'en épate plus d'un, mais je passe avec ma belle indifférence devant leur étonnement et leurs rires.

Evidemment il arrive le dernier, il me gronde d'être là et d'avoir bravé tous les dangers. Je gémis un peu pour qu'il ait pitié et pose mes deux pattes contre lui. Quand il se penche avec sa fausse mine contrite et dans les yeux tout son bonheur de me voir, j'en profite pour lui donner une léchouille de tendresse. Il râle mais me caresse juste là où j'aime, derrière l'oreille gauche. Ensuite il sort la laisse de son sac, et l'accroche.

Puis fièrement, liés l'un à l'autre, nous traversons l'aéroport.


                                                         polly

                           http://mpolly.over-blog.com

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26 février 2009 4 26 /02 /février /2009 12:01

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Paris, gare du Nord 
 

Quai A du RER(*) B, direction Saint-Rémy-lès-Chevreuse. Ses pas au hasard l'ont amené là. Comme souvent, il va monter dans un train et se laisser porter jusqu'au terminus. Aller quelque part c'est avoir un but. Au moins pour aujourd'hui.
Tout ces jolis noms en blanc sur fond bleu, qui le faisaient rêver au début de sa vie parisienne, sont trompeurs. Il sait bien qu'il n'y a pas plus de forêt à Rosny-sous-Bois que de fraternité à la Cité de l'Amitié. Il n'y a que des Lego géants, jetés là par un enfant négligent, qui les aurait délaissés depuis longtemps. La vallée de Chevreuse lui fera-t-elle oublier la grande ville et ses étouffements, ou ressemblera-t-elle à tout le reste ?
Il hésite depuis trop longtemps, laissant passer les trains sans y monter. On le regarde bizarrement depuis le quai d'en face. Alors il fait semblant de guetter l'arrivée de quelqu'un, à chaque ouverture des portes. Puis il se récite mentalement une comptine qui décidera de la direction à prendre : « Am stram gram, pic et pic et colégram... ». A l'arrivée d'une nouvelle rame, il regarde sa montre et se mêle à la foule, tâchant de régler son pas sur lacavalcade générale. Il faut avoir l'air pressé, ça veut dire qu'on est attendu quelque part. 
A l'aéroport, il aura sa petite bouffée d'exotisme à bon compte. Et les avions ça ne déçoit pas son monde, on sait à quoi s'attendre. Bien sûr, il n'y a plus le plaisir de la découverte, mais il veut seulement passer le temps.
Pas comme tous ces excités. Lui au moins, il a le choix. A quoi servirait la solitude sinon ? 


Bab 

http://bab-loup.over-blog.com/ 
 

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26 février 2009 4 26 /02 /février /2009 11:55


Flagrant délit 

A Warrington Station, on ne flâne plus sur les quais. Devant la porte de cette gare, un panneau barre du méchant rouge de l'interdit deux silhouettes esquissant un baiser. Même les voyageurs pressés s'arrêtent, interdits. Est-ce à cause de son nom prédestiné que la compagnie Virgin Rail se montre soudain si puritaine ? Voilà qui serait, à la grande rigueur, concevable à Victoria Station.
Une blonde fille d'Albion arrive au bras de son french lover. Quelle porte choisir pour retarder la séparation ? Elle fait semblant de chercher le quai, tout en se pendant à son cou. L'heure approche, il s'éloigne, elle le retient. Les voilà qui s'enlacent amoureusement sous le panneau infamant. Un constable s'approche en toussotant. Flagrant délit 
Mais il n'a pas le temps de verbaliser. Le départ est annoncé. Le jeune premier s'en va, la dulcinée pleure et lui crie : « Adieu, Déchirant ! » 

Bab 

http://bab-loup.over-blog.com/ 


Texte inspiré par l'actualité http://www.agoravox.tv/article.php3?id_article=21932

« La compagnie Virgin Rail qui exploite la gare (de Warrigton) a installé des panneaux signalétiques le jour de la Saint-Valentin pour interdire les étreintes et baisers. Le but officiel de l'opération est de désengorger la gare car certains usagers se seraient plaints d'être retardés par des embrassades trop passionnées... ».

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26 février 2009 4 26 /02 /février /2009 05:49


Train de banlieue


J'ai repéré un mini salon de quatre sièges, au fond du wagon. Je m'y installe confortablement près de la fenêtre, histoire de profiter du paysage. Un jeune homme occupe déjà trois sièges : un pour ses pieds, un pour son sac, et lui, vautré sur le troisième. Il lui jette un regard surpris et vaguement hostile.


J'aime le moment du départ, quand le décor de la ville commence coulisser doucement parallèlement au train. Mes pensées glissent sur les murs de la ville au même rythme.

Mon voisin allume une cigarette, histoire de me faire fuir. Je réprime un sourire. La place est trop bonne, à rêvasser en regardant le paysage. J'y suis, j'y reste !


Au bout d'une dizaine de contorsions et frottements de baskets sur le siège, il se lève, passe devant moi pour regarder à l'extérieur, comme s'il guettait les gens sur le quai à chaque gare. J'aime particulièrement ce trajet à l'ouest de Paris, plein de petites maisons entourées de jardins, de ponts et de noisetiers qui laissent pendre leurs chatons presque à toucher le train. Le voisin s'abîme dans un immobilisme boudeur, capuche sur la tête et cigarette agressive.


Ce trajet est pour moi comme une méditation. Je me laisse porter par les rails, le regard plongeant du haut d'un toit d'ardoises, à la mode de Poudlard, vers les barges amarrées en file indienne jusqu'à Conflans-Fin d'Oise. Cette gare porte un nom poétique qui vous a un petit air de bout du monde.


Le voisin rajuste sa capuche, fait mine de donner un coup de pied dans mon sac, et saute sur le quai par la porte qui vient de s'ouvrir.

A l'arrivée, on m'attend.

- Tu t'es assise à la place des gros durs ?

- Comment ça ?

- C'est leur place, tout le monde le sait et leur laisse, pour voyager tranquille !

- Ah oui ? Je m'en fous, moi aussi j'ai une capuche à mon blouson.


Dans les trains de banlieue, on ne réserve pas sa place, mais il y a des places réservées.


Bab


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25 février 2009 3 25 /02 /février /2009 20:34


Toute la longueur d'un quai

Dans le fer des rails

Il est midi

Je suis passante

Anonyme

Ni plus ni moins

C'est ici que je viens chaque jour

Parce qu'il fait chaud

Dans mes mains tremble mon parapluie

Je me voudrais

Tout simplement

Voyageuse

Ou passagère

Peu de chose en vérité

Dans mon cœur

J'entends les voix

Des chants slaves

Je voudrais que ces chants

Vous parviennent


La sirène d'un train

Annonce son entrée

 


Abeille


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