En catimini.
Vêtements chauds enfilés en hâte,
On rafle deux boulets, une patate
Pour habiller Monsieur Ephémère,
La figure obligée de l'hiver.
Et puis on joue jusqu'à midi.
De boules de neige en roulades,
C'est Jean qui pleure et Jean qui rit.
Avec un p'tit brin de mélancolie,
On salit le tapis blanc du jardin
En jetant la cendre du matin.
Avant de partir en balade.
Bras et jambes largement écartés,
Chacun imprime sa propre trace.
Sur les congères on s'entasse,
On pousse, on tombe et on glisse,
Jusque dans le Pré-aux-Narcisses.
Seize heures, il est temps de rentrer.
Huit petits bras vaillants remplissent
De neige une pleine bassine.
Sur le grand feu qui fascine,
Elle fondra bientôt, tout doucement,
Jusqu'à devenir un bain brûlant.
Il faut ôter bottes et pelisses.
Ça sent le riz au lait et le potage,
Les enfants collent encore leur nez
Contre la fenêtre embuée
Dehors, quatre petites silhouettes
Gravées dans la neige fleurette,
Et un bonhomme dans le passage.
BAB