2 mars 2008
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Prendre la première à droite et pénétrer au milieu de ces 12 bâtiments qui ont plus de 60 ans à l’époque ils appartenaient à l’usine de hauts fourneaux de Sagunto. Ils avaient été construits pour loger les travailleurs. Je ralentis la voiture en même temps que mon cœur . Ces blocks qui aujourd’hui sont d’une vétusté effrayante et qui ont survécu comme par miracle alors que toute la ville est devenue un petit New York avec ces immeubles neufs de plus de quinze étages étaient autrefois vivants et faisaient la fierté du régime en place. J’avance doucement : dans le premier à gauche vivait la sœur de mon grand père et toute sa famille je jouai au foot avec ses enfants au milieu de la rue avec un ballon de chiffons (qu’on volait à nos mères et qu’on attachait en boule avec de la ficelle à poulet ).Dans le deuxième vivait un oncle à la retraite et qui faisait le coiffeur pour toute la famille un vrai fasciste (beurk…)adhérent aux phalanges. Je continue et mon pouls s’accélère . Dans le troisième à droite vivait ma grand-mère la personne la plus douce que j’ai jamais rencontrée. Je la vois encore en train de mourir dans son lit…j’avance mon pouls s’emballe le dernier à gauche je le vois c’était le mien . je tourne à gauche . Zut c’est un cul de sac aujourd’hui. Je gare la voiture devant l’entrée n° 1, celle de ma tente Miguela celle qui me gardait pendant que mes parents « m’abandonnaient» pour aller travailler en France . Je sors de la voiture . J’ai la tête qui tourne les larmes me coulent sur les joues .Mes filles sont sages, pour une fois , sans doute mâtées par mon émotion. Moi j’habitais au n°3 au 3ème étage porte de droite. Je revois ma chambre peinte toute en jaune et mon cheval à bascule …ça faisait 40 ans que je n’étais pas revenu là …prendre des photos…prendre la première à droite et sortir de là…
tilk