Marie, l'ex petite amie du marié
J’arrive lorsque la cérémonie est terminée.
J’aperçois mes deux tourtereaux en train de s’embrasser
Langoureusement, sous les applaudissements des invités.
Mon cœur s’emballe. J’ai la gorge prise comme dans un étau.
Je me répète inlassablement : Il me faut partir
Il est trop tard et c’est plus qu’il ne m’en faut…
Je n’ai plus qu’à me laisser mourir
J’ai été abusée durant des années
Croyant à ses belles paroles et à son amour.
Sa devise : nous deux c’est pour toujours
Bien entendu il s’absentait souvent
Mais il prétendait être représentant.
Jamais, un seul instant je n’ai douté de lui
Je me languissais de son retour
Et puis dès que je le voyais, j’oubliais mes ennuis
Soucieuse de savoir s’il m’aimait toujours
A sa façon de m’emporter dans ses bras,
De me caresser le visage et les cheveux
Cela suffisait à effacer mes tracas
Je considérais ce geste comme un aveu
Pas un seul instant je n’ai soupçonné
Qu’il menait une double vie.
Depuis quand l’avait-il rencontrée ?
Lors de notre rencontre j’avais exprimé cette envie
Que si à la place de l’amour, s’installait l’ennui
Que chacun puisse partir après s’en être expliqué
Pas de contrat mais un pacte pour rester amis
Tout en ressassant tout cela,
J’avançais mécaniquement vers eux,
Soudain, une personne m’interpella :
Bonjour : qui êtes vous ?
Surprise, et furieuse, de rater mon rendez vous
Je répondis sèchement : Et vous ?
Décidée à provoquer un scandale
En avouant son côté fourbe et déloyal.
Je me tenais bientôt devant eux,
Je vis alors son regard glacial
Levant mon verre, je dis :
Tous mes vœux de bonheur à vous deux !
Le regard si doux de sa jeune épouse,
tranchait tellement, avec ce regard diabolique
Finalement je prenais conscience, que cette trahison,
m’avait fait échapper à la prison
J’aurais pu être à la place de cette pauvre fille,
mariée, sans le savoir, à un être cynique
Grace à cette rencontre, guidée par la déconvenue,
Je tirais définitivement un trait sur ce passé
pour passer par la case résurrection.
La jeune épouse me demanda, d’un air avenant, bonjour : Qui êtes-vous ?
Pardon, je suis une ancienne amie de Fac de votre mari.
Surprise l’épouse répondit : tu ne m’as jamais parlé de ta charmante amie
C’est gentil à vous de participer à notre bonheur
Je vous embrasse et vous remercie du fond du cœur.
Lui, blanc comme un mort se taisait.
D’un seul coup je pouvais le toiser
Joueur invétéré du mensonge et de la vérité
Egocentrique, il ne se remettrait jamais en question
C’est sa nouvelle victime qui se plierait à ses décisions
J’ajoutais, je suis juste passée,
je suis attendue par mon ami
Oui le charmant jeune homme près de la voiture
Je lus dans son regard, comme un effet de surprise
Lors de ses nombreux déplacements, l’avais-je trahi ?
Je jubilais devant son air dépité,
Riant intérieurement de sa bêtise.
Je l’avais ma vengeance, et je partis
Leur tournant le dos,
Je pouvais désormais tourner la page.
Je n’avais rien perdu, mais tout gagné.
Je m’étais contrôlée, cachant ma rage.
Heureuse finalement que tout soit terminé.
Je me surpris même à plaindre la jeune femme
Quel sort lui réserverait-il d’ici quelques mois
Mais je savais déjà la réponse. .....
Rosinda