Les mains esclaves se noient dans le tissage
du temps.
A la fois impatientes et expertes, elles égrenent
le chant de leur monde brutal.
De jour en jour, la trame se construit et s'étoffe
en tâches de sang, sang des peuples opprimés,
sang des martyrs qui file en lianes rougies.
Et toujours cette respiration assourdie, accordée
à la cadence des douleurs, à l'échine courbée,
à la non-vie.
Les mains esclaves tissent leur passé déchiré,
de cri en cri, de rage en pleurs.
Il s'y inscrit en rouge et en noir, en peurs et en
brins d'espoir.
Le grand drap de la vie se déplie sur le mur de
leur peine.
On y lit la sueur, la révolte et la haine .
Les mains esclaves, peu à peu, se libèrent de l'ombre.
Balaline
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