A contempler les bateaux amarrés le long du quai, les navires s'éloigner nonchalants, j'étais emportée pour un voyage.
Les flots salins se brisaient en douce quiétude le long des coques,en un ciel profond qui dans la mer se trempait, et les caresses du vent venaient siffler aux oreilles un certain refrain de liberté.
Le port fourmillait de ces oiseaux qui buvaient les vagues avant de s'éloigner conquérir le mât des navires, ou s'ébattre amoureusement sous l'astre enflammé.
Mon regard se posait sur les secrets de la mer, comme figé, en écoutant ses voix profondes sous lesquelles dormaient des coraux.
Je savourais l'odeur du large dans l'infini tangage des bateaux et mon rêve se taisait là, parmi la houle, tandis que sur l'estacade, le matin s'éveillait doucement.
Aussi loin que l'océan fuyait, trempé de bleu, mon songe lui aussi de bleu se noyait. J'aurais tant aimé le retenir pour que mes cheveux soient encore des vagues entre tes mains, toi, mon indomptable marin.
Lilounette.