Toujours dans mes pensées
ô vous Ma Grande Dame...
elle n'a pas de nom je n'ai pas son portrait
elle est restée la même en traversant l'Histoire
mon esprit recréant ce que le temps défait
garde précieusement ces rêves en mémoire
et je l'ai rencontrée à chacun des tournants
qu'évoquaient devant moi les prêtres et les sages
elle était là bien sûr au début des voyages
de cette humanité à travers les tourments
je la vois au dessus des pages de la Bible
visage souriant en face des combats
des mâles enragés de ce conte terrible
apaisant d'un seul un mot d'inutiles débats
dans les fables de Grèce et la gloire de Rome
délicate et splendide elle était toujours là
d'un regard étouffant la colère de l'homme
cette femme savait voyant bien au-delà
puis elle a pu survivre à l'époque sauvage
à peine protégée par de fragiles toits
et dans tout ce qu'on doit appeler Moyen Age
Ma Dame est reine en Cour du Fol Amour Courtois
mais Ma Dame n'est pas une grande héroïne
elle est tout à la fois la bergère illettrée
la guerrière s'il faut tout de fer accoutrée
et la femme savante en poésie divine
elle est belle je crois et je dirai plutôt
qu'elle est tendre et jolie mais surtout avenante
au cœur si généreux sans le moindre défaut
une image sublime une femme envoûtante
mais Ma Dame n'est pas qu'un mirage subtil
l'image est dans mon cœur et j'ai cru reconnaître
sous les coups du hasard notre souverain maître
dans certains êtres chers son aimable profil
si j'ai fait maintes fois cette rencontre amère
Ma Dame je ne n'ai pu vous garder bien longtemps
aujourd'hui, je le sais ce n'est plus un mystère
jamais je ne vous ai méritée sûrement
au moment de partir je ne crois plus grand-chose
dans cette confusion je ne dirai plus rien
de ces tristes échecs je soupçonne la cause
de l'idéal perdu le banal quotidien
jean-marie