Le blog a été ouvert le 24 janvier 2008. Jusqu'au 1 mars 2017, Azalaïs, Lilousoleil, Polly et Quichottine vous y ont proposé des jeux d'écriture en toute simplicité.
Par la fenêtre je vois... un pigeon et deux petits chats.
Ils se concertent, ils se toisent, comme si je n'étais pas là.
- Il n'y a là rien de nouveau...
Ah bon ! Je pensais que c'était déjà une rencontre intéressante que j'aurais pu évoquer...
- Si nous étions en janvier !
C'est vrai... Mais si tu regardais mieux, un peu plus loin que le bout de ton nez !
Essayons...
Par la fenêtre je vois, un pigeon et deux petits chats.
Le pigeon a levé sa baguette...
- Quelle baguette ? Tu divagues !
L'épi qu'il tenait en son bec, comme autrefois le corbeau...
- Mais il n'avait pas de baguette, seulement le fromage qu'il aurait pu tartiner sur tranche à la mie bien tendre...
Gourmand, va !
Par la fenêtre je vois, un pigeon et deux petits chats.
Ils sont tous deux de noir vêtu, avec un très beau plastron blanc...
- Et le pigeon ?
Quel pigeon ? Ah, oui... LE pigeon. Celui qui tenait dans son bec, en guise de baguette, un simple fétu de paille...
- Celui-là même !
Eh bien, lui, il fanfaronne dans sa jaquette gris tourterelle !
- Allons bon ! Tu parles de pigeon, et le voilà tourterelle !
Pas vraiment. Il en a pris l'habit, pas l'apparence. Il lui faudrait pour cela faire un régime et perdre la rondeur de son petit bedon.
(Le Lutin bleu s'impatiente... mais Quichottine tient bon.)
Par la fenêtre je vois, un pigeon et deux petits chats...
Ils sont en représentation, devant les invités de la Petite Fabrique.
Le pigeon surveille, dirige, mène la danse, et pérore tel le clown blanc qui a toujours raison, même quand il a tort...
Les deux chats se lancent des œillades, se frôlent à peine et leurs voix brisent mon silence.
- Miaaou…
Le paysage s’efface, devient salle de concert, opéra. Les ors du Palais Garnier scintillent comme un arbre de Noël qu’on aurait oublié d’éteindre.
- Miaaou…
Où suis-je, où sommes-nous tous deux ?
Pas à Paris, non. L’Opéra ne les accueillera pas, mais, perdue dans mes pensées, je suis ailleurs, très loin, au milieu de ces enfants qui retiennent leur fou-rire, de cet auditoire qui s’esclaffe mais bée d’admiration en les écoutant.
Quichottine
le 2 février 2017
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