Plus j'accélère... et plus je ralentis,
C'est le triste constat que je me fais tous les matins où le devoir m'appelle. En tant que femme active et mère de surcroit, j'ai des horaires bien scrupuleux à respecter si je ne veux pas arriver en retard au travail. Pour résumer, je dois me rendre au Point A avec Marmaille 1 & 2 à 08H20, ce qui implique un départ impératif à 08H05 précise ... horaire rarement possible à respecter car Marmaille 1 ou Marmaille 2 refuse de se vêtir, d'avancer ou tout simplement se chamaillent, si bien que pour arriver au Point A à l'heure prédéfinie, la sueur coule à flot, les pneus de la poussettes crissent sur le sol à chaque virage, l'air s'engouffre dans mes cheveux à cause de la vitesse, les enfants courent ou survolent le trottoir de leurs pas tellement je les presse, l'école est dans notre champs de mire, dernière accélération, il est 08H20, notre mission est remplie sauf que je me suis cassée le nez devant la porte close, alors je freine toute haletante devant la classe, arborre mon plus beau sourire d'impatience en attendant la maîtresse. Elle arrive, il est 08H21, j'accompagne Marmaille 1 à coller ses étiquettes ... Oui, il mange à la cantine, oui il dort à la sieste... pendant que Marmaille 2 prend ses aises dans la classe. Il est 08H25, Marmaille 1 bise sa Maman et Marmaille 2, mais Marmaille 2 refuse catégoriquement de quitter la classe, alors mon sang ne fait qu'un tour de formule 1, je le cramponne, le barricade dans la poussette pour arriver au Point B à 08H30 chez Nounou déposer Marmaille 2. La course poursuite reprend puisque 500 mètres séparent l'école du domicile de ma nounou, les roues de la poussette couinent à nouveau, mes aisselles transpirent et crient à l'accalmie, mais pieds intentent un procès à mes talons, dernier virage et j'arrive à 08H31 chez ma nounou. Je sonne à l'interphone, ... qui ne répond pas, d'une vitesse vertigineuse, je passe à une posture complètement statique qui permet à ma sueur de s'écouler tranquillement le long de ma corps. 08H32, la porte s'ouvre, j'arpente l'ascenseur jusqu'au 12 étage...je jette Marmaille 2 chez Nounou car il est 08H34 et pour arriver au Point final à 09H, je dois passer par le point C récupérer ma voiture au plus tard à 08H40...J'appelle l'ascenseur, qui ne vient pas, ... je décide à 08H36 de dévaler les escaliers et permettre à la sueur de reprendre son état initial. Par chance, ma voiture est au pied de l'immeuble de ma Nounou, il est 08H42... je peste car je ne trouve pas mes clés de voiture, et que mon sac regorge d'affaires aussi bien utiles (déo) qu'inutiles (pommes de pin ramassés par les enfants, cailloux, coquillages ...). La sueur retombe, mais le temps ne s'arrête pas, il est 08H44 et j'arrive juste à poser mon derrière dans ma voiture pour enclencher successivement la première, la deuxième, puis la troisième, ... mais jamais la quatrième, car je dois freiner pour respecter un feu rouge, un stop, un enfoiré qui me coupe la route, un vieux qui n'avance pas (qui recule ?), un vélo qui se prend pour un 4 roues, des travaux, toujours des travaux, encore des travaux, des ramassages de poubelles, ... les mauvais jours, j'écume toute cette liste et arrive péniblement à 09H10 au travail, et le pire étant que dans les bons jours où je peux accélérer ma vitesse assez librement et que les éléments sont avec moi, ... j'arrive à 09H05 ! Le calcul est simple, je gagne 5 infimes minutes à me mouiller les dessous de bras par 3 fois sans compter les maladies générés par ce stress et ces coups de froids à répétition.
A partir de lundi, décision est prise, je ralentis pour épargner mes vêtements dès le matin, et j'accélère ma production d'hormone du bonheur en virant montre et stress dès le matin.
Noemy Perin
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