Un jour noir
Ce jour là elle avait rendez-vous chez le dentiste. Déjà dans la matinée elle devait rencontrer quelqu’un à qui elle devait remettre un paquet.
En retard comme d’habitude, elle attrape son sac, finit de s’habiller devant l’ascenseur et y profite du miroir pour se donner un coup de peigne et se mettre du rouge à lèvres.
A la station, elle arrive en même temps qu’un bus. Elle s’y engouffre. Ah zut ce n’est pas le bon. Elle descend à la station suivante en se traitant d’idiote.
Enfin dans le bon bus, elle finit par arriver à destination, du moins le croit-elle. Ne se rappelant plus du numéro elle cherche dans son sac l’adresse qu’elle a noté dans son calepin.
Pas de calepin, il trône sur la table de la salle à manger à côté du bol de café que d’ailleurs, elle a oublié de boire.
Qu’à cela ne tienne il lui semble que c’est au numéro 10 de la rue des fleurs.
Tiens par le plus grand des hasards, elle est justement dans la rue des fleurs.
Au numéro 10, elle sonne.
Bonjour madame, je voudrais voir Sylvie.
Je suis désolée, il n’y a pas de Sylvie ici vous avez dû vous tromper.
Je suis bien au 10 rue des fleurs au lieu dit la prairie.
Ah non mademoiselle, ici c’est la rue des pleurs, la rue des fleurs c’est au nord de la ville, juste derrière le parc.
Il est 10 heures 30, il faut qu’elle se dépêche. Pas question de revenir demain , la personne qu’elle doit voir part le lendemain. Le mieux se dit-elle c’est de prendre un taxi. Sitôt dit sitôt fait.
La voilà à la rue des fleurs au numéro 10. Cette fois avant de sonner, elle vérifie le nom. Bingo c’est bien le bon. La pression se relâche, elle n’a pas trop perdu de temps et sera de retour à l’heure pour son rendez-vous.
Elle sonne, Sylvie sort, les bras tendus et sourire aux lèvres. Elles ne se connaissent pas beaucoup, c’est surtout la mère de Sylvie Qu’Annie connaît bien. Elles s’embrassent et Sylvie l’invite à entrer. Café, petits gâteaux sont les bienvenus, le déjeuner qu’elle n’a pas pris commence à lui manquer.
Au moment de lui remettre le paquet, il lui revient une image, celle du paquet qu’elle a posé dans l’ascenseur pour se coiffer et que bien sur elle n’a pas repris.
Elle se confond en excuses, propose de payer le contenu du paquet qui elle se doute bien ne sera jamais retrouvé. Sylvie refuse et dit que cela n’a pas d’importance, c’était juste des friandises que sa mère lui envoyait.
Pour se faire pardonner, elle va acheter une belle boite de chocolats quelle revient lui porter.
Ceci fait elle pense à son rendez-vous. Elle a tout juste le temps de s’y rendre.
Pour ne pas perdre de temps, elle vérifie bien la destination du bus, fait bien attention de descendre à la bonne station.
La voilà assise dans la salle d’attente du dentiste, de plus elle est à l’heure. Les patients défilent, l’heure tourne et ce n’est toujours pas son tour. A bout de patience elle intercepte le dentiste et lui demande si par hasard il ne l’aurait pas oubliée.
Doutant de sa mémoire, le dentiste va chercher son carnet de rendez-vous et lui dit, pour vous, c’est demain à 15 heures. Regardez, c’est noté jeudi 15 heures et nous sommes mercredi.
Reinette