Sentinelle de vie
Il est né sans doute un soir de décembre, entre neige et silence,
sur la plaine aride des causses Quercynois.
Silence et froidure : longtemps il s’est tu,frileux et recroquevillé,
engrangeant peu à peu les peurs et les manques,les heures de
grande solitude, les longs appels des nuits sans lune.
Tout petit morceau de vie, cheminant pas à pas,accroché à la
besace du cœur.
Il veille et moi je vais mon chemin, entre
insouciance apparente et rêverie de l’enfance.
Le nom est doux mais les joies n’ont pas toujours les couleurs
du printemps.
Alors un jour, las de porter ce fardeau un peu lourd, il a guidé ma main
hésitante vers la plume pour y déposer mes premiers mots souffrants.
Comme un tour de magie,une petite libération, un baume à
ma tristesse, une ode à la mélancolie.
Et coule de ce chant, mille mots retenus, des images un peu
floues peuplées de rêves, de silences, de tendresses
fugitives, d’appels sans un écho, de brisures.
Il n’a pas de nom, juste une âme sensible qui veille jour et nuit.
Il ne fait aucun bruit.
Invisible et présent,sentinelle de vie.
Pour toujours.
Balaline