Les socques de verre
Xiang Li songe au bonheur
Elle pleure des larmes d’argent
Des larmes de diamant…
Le long du Grand canal
Le bois des cerisiers
Prépare ses fleurs en secret
Dans le vent si doux là-bas
Les colombes déplient leurs ailes
Les nénuphars s’étirent
Ils savent déjà…
Oui, hier
Ils se sont fâchés
Ce ne sont encore que des enfants…
Un gong de bronze dans le regard
Xiang Li rêve, rêve d’aller danser
À la lueur des lampions
Aux sons des pétards
Sous les ailes du Dragon…
Dragon terrible qui la para
D’une chemise d’organdi
D’une jupette de soie
De longues chaussettes dorées
De socques de bois précieux
D’un éventail aux mille vœux…
Serait-ce en mes livres ?
Serait-ce un rêve ?
Suis-je Ye Xian,
Petite fille de cendre
Ou bien Xiang Li ?
Contes de fée
Qui suis-je ?
Il me reste un socque de vair
De verre, envers et contre tout
À n’y rien comprendre…
Pourtant
Le banc où nous étions assis
Tout à l’heure, est encore tiède
Sur la jonque magique
Sur le Grand Canal
Sur la place de la Muraille
Que de couleurs
Que d’agitation
Que de musiques
Et petit Chang si beau…
Graphène
Le poème a été publié par son auteur sur son blog à l'adresse suivante :
http://graphene.over-blog.com/article-les-socques-de-verre-76421733.html