Les résignés
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Crrrrrrrrr kkk kkkrrrrrrrrr
Woooaw
Ah, enfin ! Te revoilà !
Mmmmh, qui es tu ?
Ne me reconnais tu pas ?
Mille regrets : non !
Allons, fais un effort !
Désolé, aucun souvenir...
Je suis ton frère de sang. Il est vrai que nous avons bien changé.
Changé ?
Oui. Nous sommes dans l'ultime métamorphose.
Es-tu sûr ?
Oui.
A quoi ressemblions nous avant ?
A tout et à rien.
Tu m'éclaires !
Nous n'avions pas de structure définie.
Pourquoi ?
Parce que nous n'en avions pas besoin.
Qu'étions-nous ?
En quelque sorte, des nourriciers.
Des nourriciers ?
Oui, une sorte de vie à l'état pur.
Plus maintenant ?
Non, c'est fini. Nous n'avons plus d'utilité.
Pourquoi ?
Notre entité mère a été détruite.
Pourquoi ?
Ca, je n'en sais rien...
Elle était belle... et grande ?
Oui, elle était magnifique, et immense...
Où est-elle ?
Disparue.
Partie ?
Non, détruite.
Par qui ?
Par ceux qui nous ont façonné, je pense...
A quoi ressemblent-ils ?
A nous.
Que va-t-il advenir de nous ?
Rien. Nous sommes morts.
Morts ???
Presque
Pourquoi ?
Peux tu bouger ?
(après qques efforts) :
Non.
Que ressens-tu ?
Rien.
Là est tout le problème...
Quel est ton nom ?
Je n'en ai pas besoin.
...
Que va-t-on faire ?
Attendre.
Combien de temps ?
Je ne sais pas...
Que cette lumière est donc blessante !
Patience, elle disparaît parfois.
Disparaît ?
Remplacée par l'obscurité.
Quel monde étrange !
Revoilà la désagréable lumière.
Tu as une fissure sur le bras.
Tu en as une dans le dos... et une autre sur le cou.
Que nous arrive-t-il ?
Je me suis trompé : notre métamorphose continue.
A quoi va-t-on prochainement ressembler ?
Pas la moindre idée. Découvrons-le ensemble.
Les fissures fragmentent tout ton corps aujourd'hui.
Je le sens. Mais toi, où est donc ta tête ?
Elle a roulé sous la branche.
Tiens, mon bras de détache...
J'ai peur.
De quoi ?
De disparaître.
Ca ne sert à rien.
Si ! Je veux exister !
Mais tu n'existes déjà plus !
Pardon : je N'EXISTERAIS plus !
Tu as tort.
Pourquoi aurais tu raison ?
Veux tu vraiment le savoir ?
Oui !
Bon... : retournes dans ton support !
Je ne peux pas.
Tu vois bien : nous ne sommes plus que deux pansements sur un cadavre.
Cadavre ?
La branche...
Mais alors...
Oui, sans son arbre, elle n'est plus rien non plus.
Mais nous...
Nous étions la vie qui coulait dans leurs fibres...
Run'S
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