Les deux poissons
Pourquoi vous regardez la mer ?
Pour entendre ce qui dort
En moi
Pour tout ce qui n’a pas pris naissance
Je tends l’oreille vers le miel qui bourdonne
Au creux des coquillages bleus
Vers Une voix d’alto en si bémol
Qui finira par écrire à l’encre d’eau marine
Ce qui sommeille en moi
Comme sommeillent les enfants avant le songe
Avant que je ne puisse plus rien dire.
On croit que quand la mer se tait
On peut prendre la parole
C’est faux !!!
Entre les deux, c’est toujours une belle pagaille
Un désordre encombrant
Où s’entrechoquent les algues de nos humeurs inutiles
Un jour à regarder la mer trop longtemps
Je me laisserai prendre
Par le grand bras du pacifique
Histoire de ne rien rater
J’irai sur les écailles d’or des deux poissons
D’une seule brassée
Pour qu’enfin
Tout à mon chagrin
Tout renaisse en moi
La fraicheur la candeur
Le ravissement des étoiles.
Venise