Enfin chez moi!
Voila, c’est le jour J. Les déménageurs vont arriver d’un instant à l’autre.
Six mois auparavant… Ce jour de janvier où je t’annonçais que j’avais décidé de prendre un autre chemin, que je ne pouvais continuer avec toi cette vie qui n’avait plus rien de commune, où la routine était imprégnée d’indifférence… Et surtout ce constat cruel : je ne t’aime plus. Même la tendresse s’est éteinte… Je savais que je te faisais mal, mais je savais aussi que si je restais, c’est moi qui aurais mal…
Alors aujourd’hui je quitte cet appartement sans âme, qui ne me ressemble pas, qui m’indiffère. Je suis détachée de tous ces biens communs. Je voulais partir comme ça, juste mes vêtements, le reste ne m’intéressant pas, pour repartir à zéro et faire table rase. Mon avocat m’a rendu la raison. Nous avons partagé le mobilier et tu restes dans l’appartement jusqu’à ce qu’il soit vendu. Pendant une semaine, tu m’as regardée, silencieux, remplir les cartons quand je rentrais du travail.
Les déménageurs sont arrivés avec leur petit camion. Ce qu’ils doivent prendre est regroupé pour qu’il n’y ait pas de confusion. En deux heures, ils ont tout emballé.
C’est le moment de partir. Je t’ai laissé mes coordonnées pour toutes les affaires de logistique. Mon premier sourire de la journée quand je quitte l’appartement, ce n’est plus « chez moi ».
Quelques minutes plus tard, à deux kilomètres de là, les déménageurs commencent à vider le camion. Ce soir, je dormirai chez moi.
Mélodie