Petite, j’avais beaucoup de mal à trouver le sommeil. Bien blottie sous ma grosse couverture, je tentais pourtant mais non, il ne venait pas. Et même en comptant les moutons !!!, rien à faire je n’y parvenais pas.
Il ne faisait jamais bien sombre dans ma chambre. Une faible lueur apportée par les lampadaires de la rue, se glissait à l’intérieur par la fenêtre dépourvue de volets, mais habillée d’un rideau fait de larges rubans de couleurs.
J’aimais les regarder, cette illusion de les voir se balancer légèrement et, j’imaginais là, l’entrée d’un chapiteau de cirque.
À l’arrière j’y apercevais les musiciens, le trio des clowns, les jongleurs, les dresseurs d’animaux et ces trapézistes avec un numéro toujours plus périlleux,
Le spectacle terminé, je sentais mes yeux clignoter, sans que pour cela le sommeil me gagne. Et puis je voyais cette ombre, une grande silhouette avec les bras écartés. Elle restait un moment derrière le rideau en les agitant lentement.
Au début j’étais prise d’une profonde torpeur, je me glissais au fond de mon lit pour ne plus voir et, au fil des soirs, cette peur s’était transformée en une certaine curiosité !!!
Finalement ce n’était que l’âme du cirque revêtue sous cette apparence, elle veillait sur son petit monde, et je faisais me semble t-il également partie de la troupe.
En ouvrant ses bras, elle me soufflait tout bas :
-La nuit est tombée, le spectacle est fini, épuisés ils se sont endormis ; c’est à ton tour maintenant. Ferme les yeux, laisse toi aller, un sommeil paisible et profond t’envahit doucement et te plonge dans tes rêves d’enfants……
Élise
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