Itinéraire pour le pain quotidien
D’abord les cinq coups de la cloche de l’Eglise
Puis la sirène de l’usine
Il lui reste un quart d’heure
Pour accomplir son itinéraire de malheur
Son havresac sur l’épaule
Contenant son briquet et sa gnôle
Il sort le nez en l’air
Pour admirer le ciel clair
En trois grandes enjambées
Il rejoint René au café
Sans parler, ils avalent leur ballon de rouge
Qui contribue à leurs yeux rouges
Puis avancent de concert
S’arrêtent un moment sous le réverbère
Hèlent Achille
Et gentiment le houspillent
Tous les trois côte à côte
Remontent la côte
D’un même pas pressé
S’engouffrent dans la cage mal éclairée
C’est ainsi
Chaque jour de leur vie
Le même itinéraire
Pour, de la mine extraire
Leur pain quotidien
Reinette