C'était, tout d'abord, de grands arbres qui dessinaient le chemin conduisant de la grille à l'entrée principal, et qui dissimulait la maison de la route.
Mais la magie du lieu se tenait à l'arrière de la propriété, le salon donnait sur une grande terrasse où la famille réunie aimait gouter au calme des crépuscules d'été, tous les parfums de la campagne venaient s'y concentrer comme pour ajouter à la quiétude du moment.
A gauche une allée conduisaient aux écuries et plus loin encore à la maison des gardiens.
Elle était bordée de fleurs, petites annuelles d'été qui décorent encore de leurs couleurs chaudes mes souvenirs d'enfant.
Au centre une merveilleuse tonnelle de rose emmenait jusqu'à la fontaine gardée par un angelot de pierre.
La déesse Aphrodite aurait aimé cette promenade tant elle était lieu de beauté et de grâce bucolique.
A droite quelques bosquets abritaient les amours naissants, endroits charmants qui ont entendus les serments de nos parents avant de recueillir les nôtres….
Je me souviens de cet itinéraire comme celui de l’amour, fleurissant à l’ombre d’une vieille statue de pierre.
Un endroit où mon premier aveu silencieux ne se murmura que par un baiser et duquel il ne subsiste, aujourd’hui, qu’une sourde douleur qui souvent m’entraine vers des précipices intérieurs.…
Mathéo