Flash
Je nageais, nageais
Seule au milieu de l’océan.
Le yacht n’était plus qu’un point infime
Que je devinais au loin
Quand je fus attirée par le fond.
Je me débattis comme une furie
Mais rien n’y fit.
Comme prise dans un filet,
Je fus tirée vers les profondeurs.
Chose bizarre, je respirais comme à l’air libre.
Je crus ma dernière heure venue
Et me préparai à rencontrer Dieu.
Un gros œil me fixait.
Un œil liquide, bouillonnant et roulant.
Dans les flots bleus traversés par des rayons lumineux,
Cet œil aux couleurs multiples
Sur moi refermèrent ses paupières.
Je fus projetée dans une caverne
Toute tapissée de mousse.
Une foule de sirènes,
Toutes plus jolies les unes que les autres,
Firent cercle autour de moi.
L’une d’elles me présenta une couronne.
Je baissais la tête pour la recevoir
Quand je vis mes pieds transformés.
A leur place une queue de poisson.
J’ouvris la bouche pour parler,
Seule une multitude de bulles irisées en sortirent.
Les sirènes se mirent à rire, à rire, à rire…
A ce moment précis, tout s’effaça.
Les sirènes, l’œil, la mer, le yacht,
Rien de tout cela n’existait.
Seul le rire me remplissait encore les oreilles.
C’est en regardant le dessin de Sido
Que toutes ces images m’ont envahie
Reinette