Echappée belle
Trois heures du matin.
C’était la première fois que mon amie conduisait de nuit, voiture en mains depuis peu.
Le retour à la maison s’annonçait difficile sur une route transformée en parquet de glace par une nuit de brume épaisse.
Malgré une grande vigilance de sa part, les roues déviaient sans cesse, vitesse des plus modérée.
Et puis soudain nos craintes transformées en cris d’effroi : le dérapage, l’inévitable dérapage. L’avant de la voiture soulevée sur un mètre de haut avec un quart de tour sur elle-même, pour se mobiliser contre un amas difficile à identifier.
-« nous sommes vivantes, nous sommes vivantes » telles étaient nos premières paroles après le choc.
Le décor extérieur était des plus impressionnants : seule une butte de terre, en raison de travaux, sur un mètre de long avait permis à la voiture de ne pas échouer dans un ravin !
Nous nous sommes enlacées, effondrées, mais vivantes .Plus qu’une échappée belle, nos vies tenaient à un miracle.
Ne me demandez pas de vous conter la suite de l’histoire : qui était venu à notre secours, qui était venu rechercher la voiture : un grand vide pour chacune de nous, traumatisme crânien pour mon amie .Quant à moi, des minutes de vie complètement oubliées, une grande absence !
Mamylilou
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