Douce endormie
Allongée sur ta bergère dorée,
Les joues encore rosies par le vent vif
Le sommeil t’a envoûtée, reposant et oisif
T’emportant dans ses limbes inconnues au pays
Où les rêves sont toujours aérés
Oh ! Bien malin celui qui te réveillera, ébahi
Alors que moulée, dans une soie bouillonnante
Aussi douce et tendre qu’ un abricot sucré,
Tu épanches ton corps comme une étoile palpitante
Ceinte de tes cheveux étalés, couronne brune
Qui semble te protéger, opportune.
La lumière blanche, autour de ton visage
dessine une lune apaisante et sage.
Seule, ta cheville dégagée laisse espérer
Que sur notre terre tu reprendras pied.
autre version
Alors là si je m’attendais. Tu flemmardes encore sur cette bergère. Pourquoi diable ai-je acheté cette chose dans une boutique de bric et de broc ? Depuis tu ne fais plus rien.
Tu dors sans cesse. Je rentre, harassé par une journée de labeur et ni mon pot ni mon rôt ne sont prêts.
Comme si cela ne suffisait pas tu laisses la lumière allumée. Point n’est besoin de lueur blanche pour dormir. Je te le répète cent fois par jour : « économise les bougies, c’est cher ! »
Et les enfants qu’en as-tu faits ? Tu les as vendus ? Ah oui bien sûr tu dors, ils ne font pas de bruit ; partis chez ta mère peut-être ?
Puis encore si tu ne restais pas habillée. Les volants et fanfreluches seront déchirés et il faudra que j’ouvre encore ma bourse pour te payer des nippes de luxe.
Et tes cheveux, tu vas marcher dessus en te réveillant ; tu ferais bien mieux de les couper, tu n’aurais plus besoin d’une camémachin ? une camétruc ? Enfin une boniche pour te peigner. Ce sera toute économie
Alors vois-tu dès ton réveil, j’expédie cette liseuse par-dessus le balcon et
Frédéric Leighton avec…
Lilouette