Je sors des tiroirs un vieux texte, l'itinéraire d'une idée.
C’est par où ?
Elle se faufile avec son petit moteur de recherche, dans l'angle de tous les possibles.
Elle se faufile comme un vecteur de déraison entre les neurones surabondants et les synapses parfois qui l'électrifient. Elle se faufile, mécréante, dans les méandres gris d'un cerveau qui se démène et qu'elle dérègle comme un moustique sarcastique.
Mais elle se faufile dans un but bien précis, obsédée par l'idée saugrenue que l'azimut entre l'astre Néocortex et les dérivées émotionnelles du limbique sublime l'axe relationnel entre langage et sentiments.
Elle se perd, l'ignorante. Elle se perd dans le thalamus gorgé de fièvre et l'hypothalamus dérégulée.
C'est par où, mugit-elle, quand elle croise une note aiguë qui n'a pas su se laisser absorber par les capacités auditives d'un humain qui ne demandait musicalement rien.
C'est par où ? Mais si je le savais je serais déjà dehors, répond l'égarée déprimée.
Elle poursuit, la folle, elle grimpe vers l'hémisphère gauche, mais des équations la bousculent, elle nage à contre-courant, tournicote, tournoie et se retrouve à contresens, toute contrariée d'être assise là, son sens de l'orientation dérationalisé dans les dessous de l'hémisphère droit.
Ramassée par les bennes de l'intuition savante, la voilà gonflée, développée, théorisée, exposée, exploitée, dépassée puis délaissée.
C'est par où ? demande une pensée nouvelle surgie des limbes quand elle croise la vieille pensée jetée dans la poubelle du passé.
Polly