Le sapin arrive presqu’au plafond du salon, le scintillement de toutes ses petites ampoules change l’esprit de cette pièce d’habitude si sérieuse. C’est un peu comme si le cœur d’un enfant s’y était mis à battre….
Nous irons faire les derniers achats rue Montorgueil, tout y est tellement beau, si nous sommes trop chargés nous prendrons le taxi, ma foi, au diable l’avarice en période de Noël.
J’ai choisi avec soin chacun des cadeaux, je veux que tout le monde soit heureux.
Ah, surtout, il ne faut pas que j’oublie de disposer le bon nombre d’écuelles dans la cuisine toutes bien remplies avec les meilleures friandises du marché.
Allez, je me calme, je vais préparer la table, j’ai encore cette belle nappe blanche brodée à la main qui me vient de bien loin.
Ce soir je veux être beau, je veux que tout soit beau.
Ils seront tous là…
Mes tantes, mes oncles, ma grand-mère, le vieux curé du patronage, tous mes chiens, tous mes chats, mon cousin Franz et mes parents...
Ils vont être fous de joie de connaitre ma femme, et moi je serai fier comme un vieux paon de la leur présenter.
Il arrive que le temps d’une fête, le paradis laisse s’échapper des anges…
C’est une belle consigne que celle donnée par la petite fabrique d’écriture.
Elle m’a permis d’organiser une fête
Même si elle n’a lieu que dans ma tête
Il faut savoir, parfois, perdre un peu la raison
Pour abattre, de la douleur, quelques cloisons…
Mathéo