j'ai dû vous faire une longue introduction
l'évènement insolite ne vient qu'à la fin
mais pour comprendre, il fallait que je raconte toute cette histoire
rétrécie un maximum, car je pourrais écrire
des pages et des pages sur Fidji et moi.
FIDJI
Fidji fut un grand amour dans ma vie
Petit caniche gris
Adopté, prêt à être piqué
Chien errant, perdu
N’ayant que des os, même plus de poils
Egaré dans une campagne
(Sans doute abandonné par des citadins)
Où il servait de jouet
Aux jeunes qui s’amusaient
A tirer près de ses pattes
Avec lance-pierres, carabines,
Et autres atrocités
Pour lui faire peur
Il venait souvent trouver refuge
Et voler quelque nourriture
Dans les poubelles d’une fermière
Mais elle avait trois gros chiens
Et ne pouvait le garder
J’ai entendu parler de ce pauvre petit bout de chou
(Entre 7 mois et un an
D’après le vétérinaire de la ferme)
Je passais par cette campagne
L’ai ramené vivre chez moi
L’ai domestiqué
Lui ai donné beaucoup d’amour
Car il était à l’état sauvage
Refusant toute approche, tout confort
Je l’ai fait soigner
Me faisant traiter de folle par
Les deux vétérinaires consultés
« Ce chien est trop abîmé pour vivre ! »
Ensuite, nous fûmes attachés l’un à l’autre
D’une façon toute particulière
Il était mon bébé handicapé, puis guéri
Et moi, je traversais une dure période de ma vie
Nous nous sommes tenus chaud
Il léchait les larmes sur mon visage
Et en treize ans, nous ne nous sommes
Jamais quittés
Partout où j’étais, il était
Nous avons vécu la même vie
Puis, un jour, il est parti
Au paradis des chiens
J’étais anéantie
Je le fis incinérer et demandai l’urne
Qui est dans un placard bas chez moi
Et ce que je tenais à raconter
Pour le jeu de « La petite fabrique d’écriture » (voir en haut, avant le texte)
Le voici :
Ce placard, je ne m’en sers pas ou peu
Donc, je n’ouvre jamais la porte
Ou juste pour parler à Fidji
Eh bien !
Prenez-moi pour une illuminée si vous le voulez !
Depuis que, Fidji est dedans
La porte de ce placard s’ouvre seule
Je pense qu’il étouffe, veut me voir
Je ne sais
Des forces occultes
Dues à cette osmose si profonde entre nous !
Si j’ai peur ?
Non, au contraire,
Je lui parle et l’encourage à recommencer
Mon petit-fils a vu « la chose » se produire
Je lui ai donné mon explication
Comme ils s’aimaient beaucoup tous les deux
Il n’a pas eu peur du tout
Lorsque je décéderai, j’ai demandé dans mon testament
A être incinérée et de transvaser les cendres de Fidji avec les miennes
Pour sceller ce si bel amour
Fidji, je t’aime !
PS- je n’ai pas repris de chien, j’ai un petit chat que vous connaissez
Je ne prendrai plus jamais de chien
Pour Fidji, en sa mémoire
sarah frane
http://sarahfrane.over-blog.