La première sur la passerelle.
Dis, si l'on empruntait la passerelle, et si le long de son chemin on se cachait, on pourrait dire :
- « tu brûles, tu gèles », allez je passe la première.
-« dis, tu ne veux pas que l'on s'arrête un peu, il fait si chaud, regarde le ciel, de feu, de flammes, j'ai envie que l'on se réfugie en lui pour brûler un peu de notre amour ».
- « tu as raison. Mais tu es trop belle, je crois que je vais te faire l'amour, là, au milieu d'elle »
-« mais c'est d'un inconfort, il faut être fous » !
Chut, c'est un film, on tourne !
-« c'est curieux, ta marche ainsi ralentie, je ne vais quand même pas te pousser au derrière pour que tu avances plus vite » !
- « surtout pas, j'ai bien le temps d'accéder au bout de la passerelle »
Soudain, un silence, lourd, angoissant.
-« mais ou es-tu cachée, je ne te vois plus » ?
-« là, je ne suis là, écoutes- moi, je ne suis plus qu'une voix, celle d'un ange perdue dans la mer de glace, ne te retournes pas, tu ne peux faire marche arrière, mais attends avant de me rejoindre, attends encore un peu. Regarde le ciel au-dessus de tes yeux qui crépite, c'était notre amour, il se consume, il se consume.
-« Un jour, tes larmes se figeront aux miennes comme des perles de cristal et elles feront notre cercueil, vois comme il sera beau pour y dormir ensemble ».
Lilounette