22 avril 2008
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Le drap de peau Espagnol
Je ne me souviens plus de son prénom, juste de son surnom,
Je me souviens de son joli minois pour lequel j'avais craqué du haut de mes quinze ans. Un premier amour. Elle était tout pour moi et sa beauté n'avait pas d'égal. Qu'elle était belle ! Je ne regardais qu'elle, je ne voyais qu'elle... et son joli tee-shirt aux couleurs du drapeau espagnol, rouge et jaune, un peu trop grand pour elle, faisant une échancrure sur une peau bronzée, douce et raffinée.
Elle en était si fière, en revendiquait ses couleurs et le portait tous les jours.
Tous les jours, jusqu'à ce qu'à la fin des vacances, lorsqu'il faut se quitter et chacun rentrer dans sa région, au déchirement du cœur, douleur insoutenable, je ne puis me résoudre à partir sans un "petit morceau d'elle".
Ce tee-shirt qu'elle aimait tant, elle me l'offrit avec son parfum, ses larmes et les miennes aussi.
Je l'ai porté si souvent, malgré que mon entourage disait que cela « faisait fille », je l'ai embrassé, emmené avec moi au fond de mon lit, mon doudou, mon objet transitionnel j'en ai passé du temps avec lui, le temps qu'il faut à quinze ans pour apprendre à se détacher d'un amour perdu.
Pas de portable, pas d'Internet, mon seul lien avec elle, c'était lui.
Ce lien perdura quelques années.
Mais hélas, l'objet de l'amour s'est peu à peu éteint de ses couleurs. Je dus me résoudre à m'en séparer. Aujourd'hui, Il me reste une photo où je suis seul avec lui, mon tee-shirt, son tee-shirt. De cette photo je retrouve le souvenir de cette jeune fille qui arpentait fièrement, par ce tee-shirt, les couleurs espagnoles. Cela devait avoir un sens pour elle, que je n'ai jamais su. Pour moi, il prit le sens d'une rencontre, vous savez, de ces rencontres qui ont changé quelque chose dans votre vie.
Ange
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