La jupe plissée bleu marine.
Je me souviens de cette époque, de ma tendre enfance jusqu'à l'adolescence, où je fus affublée d'une méchante jupe plissée bleue marine, descendant sous les genoux, accompagnée d'un chemisier blanc, et, durant l'hiver, d'un pull à col en "V", bleu marine lui aussi...
Ce n'était pas une excentricité de ma mère, rassurez-vous, mais bel et bien l'uniforme de l'école catholique où j'ai fait toutes mes études...
J'avoue que ça ne m'était pas trop pesant, puisque mes sœurs étaient affublées du même accoutrement, et que toutes les filles de l'école privée étaient, elles aussi, habillées de la même façon. Cela me paraissait donc normal, je suppose...
Il faut dire que nous n'étions pas peu fières de déambuler dans les rues, en rang serré, deux par deux... Cela faisait un bel ensemble harmonieux, (et silencieux), surtout lorsqu'on croisait les enfants du "C.E.S", qui portaient des vêtements de toutes les couleurs, et qui étaient bien moins disciplinés que nous, et, déjà pour l'époque, beaucoup plus exubérants!
Je me souviens d'une année, je devais être en classe de cinquième, ou de quatrième, où le règlement vestimentaire s'était adouci, enfin si on veut: Les hivers, à cette époque, étaient rudes, et nous avions enfin eu le droit de porter des pantalons. Mais ils devaient, vous vous en doutez, être bleu marine, eux aussi, et le pire, tenez-vous bien, c'est qu'il fallait les porter sous la jupe... Je ne vous dit pas l'allure générale!!
Ce n'est qu'en arrivant en classe de seconde, dans une autre école privée, du même ordre religieux que la première, et où je me suis retrouvée pensionnaire, que nous eûmes le droit de porter des jupes droites, ou "porte-feuille", comme c'était à la mode en ce temps là, ainsi que des pantalons, sans jupe par dessus, mais toujours bleu marine, (c'était déjà pas mal, il ne fallait pas trop en demander d'un coup)... Le chemisier avait lui aussi changé de couleur, de blanc il était passé à bleu ciel, ce qui était plus seyant...
Nous avions fait un grand pas en avant, mais nous restions toutes uniformément semblables...
Je ne peux pas dire que je détestais cette fameuse jupe plissée, (peut-être bien que oui, par moments) mais elle est restée gravée dans ma mémoire pour le reste de mes jours.
Babeth.
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