Soir de blues.
De temps en temps, quand j'ai un peu le blues
que le soleil est terne et mes idées noires
je cours m'inviter chez les arbres.
Ils font souvent leurs réunions de paroles
à l'unisson des soirs de vent
à la lueur d'un clair de lune.
C'est chaque fois un étrange voyage
un immense vertige
qui m'emporte au-delà de la nuit.
Ils avancent très lentement, racine oblige
toutes branches relevées
comme une offrande aux divinités.
Alors commencent les gémissements
de sombres trémolos qui s'amplifient parfois
et emplissent l'obscur.
C'est tout bruissant et plein de souvenirs
de meurtrissures, de secrets engloutis.
Ils se mettent à vibrer, à onduler des branches
à secouer leurs feuilles,en témoignage.
Leurs racines serpentent, se dénouent
cherchent plus loin un autre port d'ancrage.
J'aime ces moments de partage
où bat très fort la vie sous leurs rudes écorces.
Il suffit de poser la main sur la peau dure de leur ventre
pour y sentir couler la sève d'or.
Magie de la vie en suspension sur le film de la nuit
ressenti chuchoté, deviné, caressé.
Ils me parlent un étrange langage où les mots n'ont plus cours
où se perçoivent juste leurs vibrations.
Magie du partage, de l'homme en paix avec l'univers
des secrets murmurés
des baumes échangés.
Et glisse dans cette nuit, une sensation de plénitude
de chemin accompli
dans le silence !
balaline