Z’ai perdu le seveu qui satouillait ma langue en léssant zusqu’au fond un pot de confiture ! Ze m’en souviens très bien, c’était de la zelée, rose et moelleuse au parfum de groseille, acide, un peu sucrée, lentement mizotée !
Ze l’ai sersé partout, même dans le saudron, suçant avec application un à un saque doigt ! C’était aguissant comme un pêssé de gourmandise et z’ai été punie par le petit Zésus !
Gâsser si sottement ce qui faisait mon sarme ! Une curiosité, que dis-ze une attraction, un spectacle de cirque ! Z’en ai été bouleversée, samboulée, bérésinée, prête ze vous l’assure à en perdre la tête ! Mais perdre la tête, c’eut été à coup sûr une belle sottise car comment retrouver mon si zoli seveu ?
Z’en était là, à m’aziter, lorsque soudain,
passa Mathieu, celui qui n’a plus qu’un seveu sur la tête ! Me voyant sagrinée, afflizée, désansantée,
il l’arrassa d’un coup et me l’offrit sur une assiette de soupe !
Depuis, grâce à Mathieu, ze puis enfin m’esprimer avec délicatesse et vous conter sans aucune anicrosse l’histoire esquize de mon seveu si délicieux !
Azalaïs