A perte de vue…
Je ne vais pas perdre cette occasion de ne pas perdre mon temps car ce sujet m’inspire. Sans perdre de temps j’espère dans la foulée ne pas vous faire perdre le vôtre, vous qui lirez ce texte, je ne voudrais pas l’écrire en pure perte.
Je ne souhaite pas perdre mes illusions, comme Honoré*, on me dit que je sais jouer avec les mots. Encore faut-il que je ne me perde pas dans les dédales délicieux de notre belle langue française. Il y a parfois de quoi y perdre son latin, sa patience, son assurance, son calme, ses certitudes, sa confiance en soi, le nord, la tête, la main, perdre pied aussi. Mais oui, et cette liste n’est pas exhaustive, car dans l’émotion, j’en perds mes mots.
C’est fou tout ce que l’on peut perdre comme choses dans ce labyrinthe oral ou écrit que nous propose notre langue, d’ailleurs beaucoup donnent la leur au chat après s’être perdus en expectatives sur le sens d’une phrase ou l’orthographe d’un mot. Si l’on ajoute à ça le fait qu’avec l’âge on perd la mémoire, ça n’arrange rien.
Il y a de quoi perdre connaissance, en attendant d’en perdre « la boule ». Rien que d’y penser j’en perds mes repères. Mais vous me connaissez, je persévère et je perds mes verres aussi. Quand j’écris ou quand je lis, je pose mes lunettes de myopie et régulièrement, je les cherche.
A ce sujet j’appréhende de perdre la vue comme ma grand-mère. Je ne perds pas de vue ces antécédents familiaux difficiles… Je ne me perdrais pas dans des détails superflus, mais quand j’y pense, je perds un peu ma sérénité et je perds aussi un instant mon sens de l’humour. Croyez-moi, en comparaison, même si ça reste grave, perdre son emploi est moindre, on peut toujours rebondir. Mais il faut savoir rester humble car « l’ambition nous perdra ! » paraît-il. Sans compter que parfois se faire trop de soucis débouche sur la perte des cheveux.
Allons ça suffit je ne dois pas non plus perdre le contrôle de ce crayon qui m’emporte dans des divagations. Avant qu’il écrive des choses sur les filles perdues, les balles perdues et les occasions perdues, je dois le rappeler à un peu de tenue, car tout de même il n’appartient pas à Balzac*.
Ne pas perdre mon bon sens : trop c’est trop, en plus je suis sûre que j’en ai perdu en chemin des associations plaisantes avec ce mot « perdre ». J’ai déjà perdu toute retenue, il ne manquerait plus que je perde à cet instant toute ma crédibilité en me perdant en conjectures…
Et malgré tout cela, je dirais encore comme beaucoup que je n’ai « rien à perdre ». Quelle foutaise : on a tous quelque chose à perdre, à commencer par soi, on a « tout à perdre » et comme je n’ai pas encore perdu l’appétit je dois allez faire du pain perdu…Allez ne perdez pas le sourire, il vous va si bien…et puis vous êtes plus riche que vous ne le croyez !...forcément !
Les Illusions Perdues*
Ecrit par « Bigornette »
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