
A travers la vitre sale
A travers la vitre sale de la brasserie,il regardait ,distrait les quais de la gare en face de lui. Cela faisait presque un an et demi qu’il ne l’avait pas revue et souvent il s’était reproché cette absence, ce silence…Il revoyait la maison aux volets clairs,et la prairie sauvage des jours heureux ,face au portail .Il se secoua pour revenir sur terre,et finit sa bière d’un coup .Le train était arrivé en gare : il arrivait de Lyon ,bondé ,vu la foule des passagers qui se déversait .Il se leva ,paya rapidement sa note et se posta à l’entrée du quai B à coté du kiosque à journaux.
Un peu ému, n’arrivant pas à fixer son regard sur aucun de ces visages qui passait…il se pencha soudain ,sur une chevelure noire, anonyme …non ,ce n’était pas elle…
Inquiet,,il marmonnait ,regrettant de ne pas avoir son portable…Les voyageurs s’éparpillaient peu à peu, personne !.Il ne restait plus qu’un groupe de jeunes ,au loin, une famille avec trois gamins turbulents qui couraient après les charriots de bagages et enfin un couple d’amoureux en pleine effusion de retrouvaille.
Bon ,elle avait dû louper son train… à moins d’un empèchement de dernier moment…bizarrement il était presque soulagé.
Soudain ,il entendit un rire clair derrière lui
« Papa ! alors.. !tu ne m’a pas vue ? »
Il se retourna d’un coup ,elle se tenait là souriante, du haut de ses 1m 72 et de ses 16 ans ;presque une jeune femme,avec ses cheveux longs ,son air décidé..il revoyait le petit bout de fille ,un peu garçonne ,avec une tete de moins que lui..Il n’eut pas le temps de se poser mille questions,elle se précipitait à son cou d’un élan ,qu’il reconnu ,sans équivoque !
Orphea