11 mars 2008
2
11
/03
/mars
/2008
00:16

La gare de l'Est...
Je venais de passer 15 jours à Pau pour les fêtes de fin d'année. L'heure de reprendre le boulot avait sonné et il me fallait rentrer en Moselle.
C'était un dimanche soir, tout d'abord l'avion mais, il fallait le quitter à Orly : il n'y avait pas de correspondance pour Metz, la seule solution prendre le train de nuit à la gare de l'Est....
J'avais à peine trois quarts d'heure de battement entre l'aéroport et la gare. Un chauffeur de taxi sympa et une circulation réduite, à cette heure tardive, m'ont permis d'arriver à temps à la gare.
Il devait rester cinq à six minutes avant le départ du train pour Thionville... J'étais étonnée, je ne voyais que des uniformes, des militaires qui rentraient à leur caserne et horreur pas d'autre femme, j'étais noyée au mileu de jeunes hommes.
Je n'ai pas eu le temps de voir la gare mais, une sacrée peur s'est emparée de moi. Les wagons étaient encore composés de compartiments et j'avais beau remonter le train, rien de libre. Tout ou presque était occupé par les militaires et il a bien fallu que je m'installe....
Je me suis retrouvée dans un compartiment fait pour huit personnes avec sept militaires...
Je crois que j'ai ressenti la plus grande peur de ma vie. Ce trajet, de deux heures et demie, devint un "enfer". Seule la veilleuse du compartiment était allumée, j'étais épuisée mais, j'avais trop peur de m'endormir...
Ils essayèrent, gentiment, d'engager la conversation, mais impossible de faire une phrase sensée tant j'avais envie de pleurer. Je me suis sentie abandonnée, perdue, en danger, je me suis faite des scénarii dignes d'Hitchcock quand, à l'annonce de Metz, tous se levèrent, leur casernement était donc ici...
Je me suis retrouvée seule dans mon compartiment et dans le train sans doute et une belle crise de larmes m'a soulagé de cette peur iraisonnée que je m'étais créée sans raison.
Une demie heure plus tard arrivée à Thionville, il me restait une trentaine de kilomètres à faire pour rentrer chez mes parents... il y avait de la neige, du verglas... La galère continuait...Pas de taxi à l'horizon, et pas encore de portable, me voilà à nouveau seule dans une gare... Il était deux heures du matin et je travaillais à 9 heures !
Depuis je n'ai jamais repris le train... Je crois que je suis devenue phobique des gares et des trains... Je préfère, de loin, les aéroports.
Camomille
www.camomille64.com