Je n’aime pas les gares.
Je n’aime pas leurs odeurs, je n’aime pas leurs bruits, je n’aime pas leurs couleurs, je n’aime pas ce qui s’y vit…
Je n’aime pas cette cafétéria au relent de chocolat trop sucré qui sans gêne aucune, mêlera aux fragrances d’un café, ou d’un thé, l’odeur nauséabonde d’un sandwich au pâté…
Je n’aime pas les gares.
Je n’aime pas leurs escalators dont l’usage incessant laisse émaner des senteurs de surchauffe acides et chargées de particules indéterminées….Je n’aime pas ses kiosques où se vendent les journaux, les piles, les cartes et les petits souvenirs trop chers, achetés à la va vite, pour duper ceux et celles qui les recevront.
Je n’aime pas les gares.
Je n’aime pas leurs consignes qui recèlent le pire, et cachent le meilleur si tant est qu’il y en ait. Je n’aime pas tous ces gens, cette masse pressée, qui abrite en son sein solitude et détresse, isolement, égarement qu’elle piétine chaque jour à grandes enjambées.
Je n’aime pas les gares.
Je n’aime pas tous ces gens, qui s’embrassent trop vite pour se dire qu’ils se sont ou qu’ils vont se manquer. Ils semblent être investis d’une mission sacrée, celle de faire respecter les adieux éplorés sur le quai.
Je n’aime pas les gares.
Je n’aime pas leurs sols gris, sales, jonchés de cigarettes, de chewing-gum écrasés…. Je n’aime pas cette sonnerie à trois tons annonçant un train en partance ou bien son arrivée.
Je n’y trouve qu’oppression, stress, et énervement…. Mais là, je dois vous laisser, mon train est arrivé !
Mapie
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