Itinéraire: version 1
Tu prends la première à droite. Au bout de la rue, une fontaine avec un ange ruisselant. Tu peux, si tu le veux, t’arrêter un instant pour regarder la place, les fleurs sur les balcons, le platane penché, ses longs bras délicats balayant l’herbe folle, le chat noir étiré au bord de la margelle.
Tu fais le tour de l’ange et tu prends tout en face la ruelle qui dort. Les volets sont fermés, c’est l’heure de la sieste. A travers les persiennes, on entend quelquefois une femme qui chante. Un enfant lui répond qui ne veut pas dormir.
A la porte de l’horloge, tu descends l’escalier, tu tournes encore à droite et tu passes le pont au-dessus du lavoir. Tu longes le chemin, le long de la rivière. Le vieux moulin ne tourne plus. Tu contournes le pré où chantent les grenouilles. Sous la voûte des arbres, les ruines du hameau : les pierres se souviennent.
Au panneau sans issue, tu refermes les deux portillons, tu montes le raidillon et tu ouvres le paysage …
Itinéraire: version 2.
Tu prends la première rue à droite. Au bout d’la rue, au niard qui pisse dans la bassine, tu vas tout drèt à la rue de l’Abreuvoir. Tu parles d’un nom ! Y a pus un zinc, pus une cambuse, même pas un estanco ! C’est pus la rue de l’abreuvoir, ça s’rait putôt la rue d’la soif !
A la porte de l’horloge, tu descends l’escalier. Paraît que c’est une espèce d’antiquaille ! Un vrai casse-gueule ouais ! Si c’était qu’moi, y a longtemps que j’t’aurais rasé tout ça pour faire un passage goudronné !
Tu tournes à droite et tu traverses la passerelle au dessus du lavoir. Fais gaffe, ça glisse ! Tu suis le Cérou et tu traverses le tas de cailloux.
Au cul de sac, t’oublies pas de refermer le portillon sinon l’Fernand, y va me tomber sur le pal’tot ! Tu peux monter le raidillon ! Paraît qu’là-haut y a « the vioue » comme y disent les Britisch ! Mais vaut mieux tourner à gauche et aller chez la Ginette ! Le mardi, c’est blanquette et jaja à volonté !
Azalaïs